Henri, le père, dit Tantan

Henri Bonnet est né au siècle dernier en 1896 et a été de ceux qui ont vécu l’évolution de la tauromachie provençale et ludique vers l’émergence de la course à la cocarde de plus en plus appréciée et réglementée.
Marchand forain de confiseries, chiques, frites et beignets, Henri Bonnet allait avec son installation rudimentaire de fêtes en fêtes et fréquentait assidûment les arènes où, adolescent, il ne manquait pas de participer aux divers jeux taurins de l’époque.
Puis comme il se sentit de bonnes aptitude pour le raset, il devint raseteur et affronta les redoutables taureaux croisés de Viret, Durand, Saurel, Lescot avec ses amis Beaucairois ; Melette, Richard, Aiglin, Daurat, etc...

Puis vint la glorieuse époque du Sanglier et de Julien Rey.

Henri Bonnet dit Tantan, plus ancien d’une génération, fut alors un des premiers à prodiguer de judicieux conseils à celui qui allait devenir le premier grand as du crochet.
Leur amitié allait se poursuivre durant de longues années et Julien Rey rendit d’ailleurs un hommage son aîné " Tantan " en 1979 dans les arènes du Pré lors du Cinquantenaire de la Palme d’Or.

Henri Bonnet dit Tantan avait 83 ans et devait décéder quelques mois plus tard. Il laissait sa nombreuse famille de forains " afeciouna " et raseteurs perpétuant ainsi la mémoire et la vocation du père, forain et raseteur.
Henri Bonnet avait eu 6 enfants : deux filles : Antoinette dite Nénette puis Yvonne née le 18 mars 1920 et 4 garçons : Marcel, Maurice, Roger et Henri dit Nono. Tous ont été plus ou moins longtemps forains avec quelques petits enfants qui continuent dans le métier et 3 des 4 garçons ont été raseteurs.
Malheureusement tous sont décédés sauf Yvonne au jour d’aujourd’hui. Nous lui rendons ici l’hommage qui lui est dû.

  Maurice Bonnet

Maurice Bonnet est né le 3 août 1921 Beaucaire.
Forain avec son père, il va de villages en villages, de fêtes en fêtes, participe aux manifestations taurines régionales et revêt pour la première fois la tenue blanche en 1942 face à des taureaux de la manade Pouly en compagnie de ses amis Beaucairois Toto Bételli ( toujours vivant en 2014) et Antoine Ciampi.
Mais c’est l’occupation, la tauromachie provençale est un peu en sommeil. Maurice va parfaire sa technique du raset dans des plans de charrettes dans des villages en fête du Haut-Gard.

Après la libération, on le retrouve dans les grandes arènes et gagne le 2ème prix du Tournoi de la Victoire en 1945 à Beaucaire derrière Blanchet puis un autre 2ème prix à Graveson derrière Volle.

Mais, heurs et malheurs de la course camarguaise, Maurice Bonnet tout en se hissant parmi les grands subit plusieurs sérieuses blessures.
Il a ainsi un genou fracturé à Aramon en 1946, puis le bras transpercé à Saint Gilles, les tendons arrachés à la main au Cailar, la cuisse déchirée à Nîmes en 1948 par Cyclone de Bilhaud, l’abdomen perforé à Aigues-Vives en 1953 par Facteur de Lafont.

Après avoir cessé ses activités de raseteur Maurice Bonnet est resté un grand afeciouna que l’on rencontrait très souvent sur les grandes arènes et dans les diverses manifestations taurines malgré son éloignement de la zone taurine.
Comme il réside dans l’Hérault depuis qu’il est retraité, sa "fé di biòu" l’avait poussé à s’occuper activement du Club Taurin Paul Ricard de Vias.