Comment dans ces conditions, cette terre de Camargue, si peuplée d’oiseaux, n’attirerait-elle pas sur ses vastes étendues les divers rapaces en quête de proies à plumes ou à poils.
Est-ce à dire que tous ces rapaces doivent être classés parmi les nuisibles. En général, les connaissances du chasseur moyen en matière de rapaces sont des plus réduites. C’est navrant car il en résulte souvent que des spécimens rares sont inutilement abattus, comme aussi les représentants d’espèces méritant d’être ménagés. Il est peut-être opportun de chasser raisonnablement les becs crochus pour les éloigner et en limiter .le nombre, mais chercher à les exterminer est une erreur.
Les oiseaux de proie ont une fonction dans la nature, un rôle sélectif et limitatif pour l’équilibre biologique. Certaines variétés de rapaces sont en voie de disparition et les protecteurs de la nature donnent très justement l’alarme pour qu’elles ne soient pas bêtement rayées du monde animal.
D’ailleurs avec l’examen du permis de chasse, les jeunes seront mieux informés des espèces animales et les choses, quant à la reconnaissance et la protection des espèces en voie de disparition devraient rapidement s’améliorer.

 LE CIRCAÈTE JEAN LE BLANC

Dans nos campagnes la peur des reptiles est encore bien enracinée dans les esprits, mais combien de nos ruraux connaissent le Circaète, l’Aigle chasseur de serpents. Pour les non spécialistes ce n’est qu’une Buse aux teintes claires, un « bec crochu » malfaisant. Le Jean le Blanc arrive dans nos pays vers le 15 Mars ou au début Avril, lorsque la température printanière réveille couleuvres et vipères et les fait sortir de leur retraite hivernale.

Ce rapace massif, aux grands yeux jaunes et brillants, est-il immunisé contre le venin des vipères ? La réponse n’est pas connue, mais il faut le voir tomber du haut du ciel sur un serpent lové dans le sable d’un chemin, le réduire à l’impuissance, l’avaler, la tête la première pour connaître son habileté et apprécier sa technique, qui doit lui épargner à coup sûr la morsure des reptiles.


Le Circaète Jean le Blanc est protégé par la loi, son tir et son dénichage en sont strictement interdits.
Puisse chacun de nous avoir le plaisir d’observer au dessus des landes ou marais, les orbes majestueux, les vols sur place, les piqués du Circaète, l’ennemi des serpents.

 LES BUSARDS

On connaît en France trois variétés de busards :

  • le busard Harpaye (bircus aeruginosus),
    busard Harpaye (ou busard des roseaux)
  • le busard cendré (bircus pygargus)
    Busard cendré
  • le busard Saint Martin (bircus cyaneus).
    Busard Saint-Martin


    Une fine silhouette aux longues ailes coudées paraît dans le ciel en louvoyant et parcourt le marais comme au ralenti. Soudain, le Busard des roseaux ou Harpaye, se laisse tomber serres ouvertes dans la végétation palustre ; des bruits d’ailes sur l’étang, la foulque s’échappe et le Busard harpaye reprend sa quête inlassable, ou se pose sur une basse branche sèche d’un arbre riverain.
    Le Busard Harpaye manifeste une prédilection marquée pour les marais et son apparition soudaine sème toujours la panique parmi les oiseaux aquatiques. Les Canards n’ont pourtant rien à craindre de ce rapace nonchalant, adroit, mais peu rapide, bien armé, mais trop frêle pour maîtriser de grosses proies et seuls les oiseaux blessés ne lui échapperont pas.
    Le Busard à livrée délicatement colorée, anime de sa présence nos étangs et marais quand les roseaux lui assurent une retraite et que l’homme ne le persécute pas. Certes, le Hapaye ne manque pas de prélever sa dîme, à l’occasion, sur les couvées de canetons, mais il ne fait là que tenir sa place, dans la vie du marais, se contentant cependant le plus souvent d’oiseaux ou animaux malades, blessés ou morts.

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