198/ Menu bétail en général
Le taille haute d’environ 60 cm, le corps allongé d’à peu près 100 cm, entre le museau et l’origine de la queue, la toison blanche, fournie, courte, assez fine, des cornes faibles, plus souvent nulles chez les femelles, fortes et recourbées en avant chez le mêle, tels sont les caractères principaux qui frappent l’œil dans les brebis de Camargue.

199/ Hivernage dans le pays.
Ce bétail passe 6 mois d’hiver dans les immenses pâturages du pays, il est conduit le matin dans les herbages, et n’en est ramené que dans le mauvais temps extrême.
Il hume la rosée, respire le brouillard, reçoit la pluie, dont sa toison s’imbibe, il passe la nuit dans des parcs, où il n’est garanti des intempéries de l’air, que par une claie garnie de roseaux qu’on place contre le vent, il couche sur le sol humide, ou sur des litières qui s’imbibent longtemps du superflu de ses liquides, il ne fait que des repas insuffisants, parce qu’on l’accumule trop en tous lieux, il ne grossit conséquemment peu, maigrit beaucoup, sa santé s’altère, et la laine ainsi que les agneaux qu’il donne ne peuvent avoir les qualités qu’ils acquerraient, si l’on prodiguait d’autres soin aux troupeaux

200/ Sou-estivage dans les Alpes
Le seul dont on use à leur égard c’est, après la tonte des laines, qui a lieu vers la dernière quinzaine d’avril, de les envoyer dans les fraîches montagnes des Alpes, entre l’Isère et le Var, depuis les rives de la Drôme. l’arrivée dans ces pays lointains voit séparer les agneaux d’avec leurs mères et, après un mois et demi d’un repos nécessaire, introduire les béliers au milieu des brebis.

201/ Ordre de marche dans la migration.
Pour ne pas multiplier mal à propos les fatigues du bétail, on s’oppose à la monte pendant le voyage., a cet effet, et pour rendre sa marche moins pénible, on la divise en scabots (1) partiels, chacun d’environ deux mille bêtes de même sexe et de même force environ, les plus faibles précèdent les plus forts, et tous sont conduits par les bergers dans la proportion de 1 pour 400 animaux. Des chiens de race, remarquables par leur grosseur et armés contre les loups de colliers à pointes aiguës, se tiennent au près pour la défense, , tandis que des chèvres en tête agitent, pour servir de guide, de lourdes sonnettes qu’on suspend à leur cou.
La compagne, c’est-à-dire l’ensemble des scabots d’une même caravane, au nombre quelque fois de plus de vingts milles bêtes, est devancée, accompagné et suivie par les bayles ou chefs bergers, dont les uns pourvoient aux substances et préparent les campements, les autres, assemblés sous le nom de robe, se tiennent au centre conduisent les bagages sur des ânes, et donnent tous les ordres de marche, enfin, les autres règlent et acquittent les dommages qu’on a pu éviter.. dans les stations de nuit, les bailles se réunissent à la robe pour régler tout ce qui concerne la campagne. Les scabots se rangent autour, afin d’occuper le moins d’espace possible, et quelques bergers subalternes aidés de leurs chiens font la ronde, en se relevant, tandis que le reste de la troupe, en rase campagne, prend quelques heures de sommeils.