206/ Produits
Le produit du menu bétail est très variable suivant les années, en ayant égard à tous les cas forfuits, on peut compter, année moyenne, un dixième de perte par la mortalité, les autres charges des propriétaires sont en frais de gardiens estimés à 1,50 francs par an par bête, et en frais d’estivage évalués à 2,00 francs communément.
Le premier bénéfice, sans compter les peaux et le suif des animaux morts, et le fumier des parcs qui fertilise les champs. Chaque brebis qui parquerait constamment pendant les six mois d’hivernage, pourrait fournir un engrais convenable à une étendue de terrain de 180 mètres carrés. Mais les produits vraiment considérable sont les agneaux dot on porte le nombre, année moyenne aux trois quarts du nombre des brebis de tout sexe, au prix d’environ 8,00 francs , et les laines qui s’élèvent moyennement à deux kilogrammes par bêtes, au prix de 2,25 francs le kilogramme.

207/ Vente des bêtes à laine.
Outre les marchés qui se tiennent tous les samedis à Arles, depuis la toussaint jusqu’à Noêl, pour la vente des divers produits des bêtes à laine, il y a dans la même ville le trois mai une foire considérable destinée au mêmes objet, comme aussi au trafic des chevaux, des bœufs. Les foires de Saint Rémy à la fin d’avril et d’octobre et celle de Salon en mai et novembre voient aussi défiler beaucoup d’animaux et de laine

208/ Laines et leur emploie
Les laines de la Camargue occupent dans le commerce un rang distingué. On en connais trois qualités bien distinctes qui dépendent de la nature des pâturages, et de la manièredont le bétail est élevé.
La première qualité, dite montagnarde blanche ou Camargue, est longue, forte, tassée, étameuse et de moyenne finesse, elle est employée pour la chaine de toute sortes de draperie de 2e classe
Elle rend, après le lavage à tous poils dans les fabriques, de 54 à 58 pour cent.
La deuxième qualité, nommée estivenque blanche est donnée par le bétail qui ne migre pas , ce qui est assez rare, elle est plus fine et plus large que la première qualité, mais moins soyeuse, moins élastique et moins forte. On l’emploie presque toujours en trame, elle rend ordinairement de 48 à 50 pour cent au lavage à tout poil dans les fabriques.
La troisième qualité est connue sous le nom de castedja ou laine de jasse, parce que les brebis qui la donne, veilles pour la plus part et même la méridienne dans les bergeries appelées Jasse. Elle est par ce fait même, chargée et colorée par le fumier qui la rend pesante, rougeâtre, et échauffée jusqu’a la moitié des mèches. Elle n’est propre qu’aux draperie grossières et inférieures, elle rend après le lavage à tout poil en fabrique, de 38 à 42 pour cent, seulement.