209/ Cause de l’exportation des laines.
Le lavage se fait de préférence en fabrique d’abord parce qu’il s’y fait mieux , et en second second lieu parce que le pays d’Arles est celui où le manque de bras rend la main d’oeuvre plus chère. La différence de déchet dans ce lavage, pour la même qualité de la laine, tient à l’abondance ou à la rareté des pâturages, ainsi qu’aux pluies plus ou moins fréquentes suivent les années.

210/ Débouché des laines.
Toutes les laines de la Camargue, sont misent en oeuvre dans les filatures et manufactures du Dauphiné à Crest et à Vienne, ainsi que dans les fabriques du Languedoc à Lodève et à Carcassonne. Peu sont employées dans le Nord, aucune surtout dans les fabriques de Sedan et d’Abbeville, parce que les diverses qualités ne sont ni assez longues, ni assez belles,

211/ Améliorations a faire dans le régime des troupeaux
Il ne tiendrait qu’aux propriétaires de les améliorer , en soignant davantage leurs troupeaux, mais la parcimonie de la plupart d’entre eux est un obstacle insurmontable. Elle les empêche de faire aucun sacrifice en temps opportun, soit pour augmenter la quantité et la beauté de ces laines, soit pour accroître le nombre et le prix du bétail. Ces sacrifices se réduiraient à peu de chose, puisqu’il suffirait d’abriter le troupeau, contre les intempéries de l’ar, au moyen de hangards en boiset roseaux, établis dans les pâturages, de le tenir dans ce bercail tant que le soleil n’a pas dissipé sur les plantes l’humidité des brouillards et des pluies, de l’empêcher de se rassasier dans les ,herbages corrompus ou disposés à l’être, de lui fournir dans les hangards, suivant les circonstances, une nourriture appropriée à ses besoin, afin de lui donner , comme préservatif de maladies, des doses plus ou moins fortes de sel marin, suivant qu’on le nourrit au bert ou au sec. Une autre précaution, non moins utile serait, au temps de la monte, de soustraire au bélier les jeunes brebis dont le développement n’a pas atteint son dernier terme. La cupidité veut que ces brebis deviennent mère dès l’âge de deux ans, quoique le retard d’une année fournisse des agneaux plussains et plus gros, et par conséquent plus lucratifs. Il faut cependant rendre cette justice aux éleveurs, c’est qu’ils élaguent de leurs troupeaux, dans la révision qu’ils en font chaque année, tout animal chétif, ou infirme et que, portant un œil attentif sur le choix des béliers , ils les distribuent ensuite, suivant la vigueur, dans la proportion de un pour quinze ou vingts brebis.
Comment concilier ses soins si scrupuleux avec tant de négligeance ?

212/ Moyens d’amélioration tentés par l’établissement d’une bergerie royale.
La bergerie royale établis au mas d’Augéry, dans la vue d’amélioré la laine de la Camargue par l’accouplement de béliers Mérinos avec les brebis indigènes, met tiout en ysage à la fois pour la conservation et la prospérité des animaux.