213/ Soins qu’on prodigue aux Mérinos
Les Mérinos, au nombre de 500, y occupent toute l’attention du régisseur et des gardiens. On les enferme dans la bergerie, on les y retient, on les y nourrit même durant les pluies, les brouillards et les neiges. On ne les mène dans les champs que l’orsque le soleil à dissipé l’eau fixée sur les herbes. On les ramène avant l’humidité du soir, on supplée, par du foin et par du grain, à la nourriture peu généreuse des plantes acqueuses qu’ils sont obligés de brouter. Par là, ils se maintiennet généralement dans un état de vigueur constante qui ne contribue pas peu à augmenter l’éclat naturel et recherché deleurs laines.

214 / Ils ne sauraient en tout servir de modèle
Ce régime pour les troupeaux étrangers, ne serait cependant pas en tout un modèle à suivre pour les troupeaux indigènes, à cause des dépenses où il entrainerait les propriétaires. Il est dicté par l’insuffisance de la localité qui, éloigné de bons herbages, ne permet souvent pas de profiter du beau temps pour faire sortir les Mérinos, qui oblige en conséquence de les nourrir trop fréquemment dans la bergerie et de les y clore la nuit, presque en toute saison, dans la crainte de les laisser surprendre en plein champ par quelque orage innatendu.

215/ Possibilité de faire prospérer les Mérinos dans la Camargue.
Mais, si les Mérinos étaient, dès le premier âge, traités comme les brebis indigène, si surtout on usait envers eux, autant que possible, des soins proposés pour les troupeaux de la Camargue, nul doute qu’ls ne prospérassent à souhait. Ils mangent davantage, il est vrai, mais aussi trouvent ils à paître là ou tout autre menu bétail dédaigne de s’arrêter . Et d’ailleurs ce qu’ils peuvent coûter de plus en nourriture, n’est-il pas avantageusement compensé par le nombre et la qualité des produits ? Leur tonte donne moyennement par bêtes 3 kilogramme d’une laine exquise dont les fabriques sont avides et dont le luxe connaît les tissus sous le nom même de l’animal.

216/ Métis (2)
L’ignorance met de tels avantages hors de la sphère des perceptions bornées d’une foule de propriéyares du pays. Ils ont pensé que le premier croisement des mérinos royaux, avec leurs brebis indigènes, devaient leur donner de suite les plus belles toisons de la terre. Les Métis, on dementi ces espérances insencées.
Pour comble de malheur, des acheteurs peu scrupuleux ont ravalé d’abord les nouvelles laines, pour fair lacquisition à vil prix. Les propriétaire se sont dégoutés de spéculation qui leur ont paru chimériques. Ils sont revenus à leurs anciens troupeaux . Peu ont poussé les croisement au-delà du 2e et 3e générations. Quelques uns seulementont osé persister et ils s’en trouvent bien. Ils nourrissent convenablement leurs troupeaux, ils ne les abandonnent pas au hasard, et, parce que les métis, ainsi que les Mérinos sont plus vifs, plus fort et moins dociles que les brebis ordinaires ils augmentent d’un quart le nombre de leurs bergers et de leurs chiens. Par ces moyens aussi simple que peu dispendieux, ils multiplient leurs produites, et préparent au commerce et à l’industrie de nouvelles richesses.