233/ Produits
Le foulage est pour le propriétaire de manades d’un produit immédiat assez considérable. Chaque cheval y est appliqué la saison entière, rapporte à son maître 60 francs tandis que sa nourriture et son gardiennage dans les champs ne sont évalués à 24 francs par an. La reproduction est encore d’un intérêt majeur. Des nombreux chevaux qui paissent en Camargue, on peut attendre en année moyenne, 400 poulains dont la moitié seulement existe après deux ou trois ans. c’est à cet âge que ces jeunes bêtes commencent à avoir une valeur intrinsèque qui, suivant la vigueur et la beauté du corps, s’élève de cent à cent cinquante francs.
Le cheval, une fois formé, vaut en général une somme de deux cents francs, que le caprice peut pousser à quatre cents, rarement au-delà.

234/ Améliorations tentées par des prix de courses.
On compte pour peu dans l’état actuel, si ce n’est dans le ménage, les autres services des chevaux de la Camargue, mais leur vivacité bien dirigée et la race relevée, les rendraient infiniment précieux pour la selle, et pour le trajet rapide de très grandes distances. c’est pour exercer leur vivacité naturelle, que la ville d’Arles institua des prix de courses dont le gouvernement fait aujourd’hui les frais, et qui se distribuent, toutes les années avec solennité, devant un concours nombreux de spectateurs.

235/ Conditions pour la réussite du haras national.

D’autres tentatives ont été faites pour améliorer la race des chevaux de la Camargue, un haras royal existe qui envoie des dépôts d’étalons dans les principaux mas, d’heureux résultats déjà obtenus, s’accroitrons d’autant plus que les propriétaires sentiront davantage les bienfaits d’un sage gouvernement, tous les ans, par ses soins, des primes lucratives sont accordées a ceux qui présentent les plus beaux poulains.

236/ Par l’établissement d’un haras Royal.
Si cet utile encouragement se maintient, si comme on à lieu de l’attendre, on emploie dans les croisements les chevaux qui ont le plus de rapport avec ceux de la Camargue, et qui sont privés des défectuosités de ceux-ci, si l’on parvient à vaincre dans les propriétaires le dégoût pour les innovations quelconques, dégoût d’autant plus fort qu’il est moins éclairé. Si enfin ces propriétaires font un choix dans leurs juments poulinières, on peut espérer avec certitude que la race Camarguaise de chevaux sera, dans moins d’un demi siècle, une des plus belles races connues.
On sera loin d’atteindre le même succès, si l’on veut faire naître une autre race, au lieu de régénérer celle qui existe.

237/ Améliorations projetées par la migration.
Pour la rendre plus précieuse encore on pourrait envoyer les poulains , une partie de l’année, dans des pays montueux. Un sol inégal leur apprendrait à lever le pied, qui rase le tapis par l’habitude de la plaine. Leurs épaules se dégageraient, leurs mouvements mieux déployés en deviendraient plus souple et plus moëlleux . Les herbes pendant cette absence, croîtraient dans les pâturages de la Camargue, et l’hiver ne verrai pas ces animaux, exténués par la faim, résister mal à ses rigueurs

238/ Par l’éducation
Une telle mesure et les soins de l’éducation confiés à des hommes capables, quels succès ne feraient-ils pas espérer ?

239/ Par l’introduction des baudets.
Le propriétaire, au milieu de ces avantages pourrait s’en procurer de nouveaux qui seraient pas pour lui d’une utilité moins immédiate. Il a plus d’une fois tiré de ces manades, des mules très rudes a la fatigue. Si, condamnant ses juments défectueuses à ne pas perpétuer leurs vices, il les livraient à des baudets vigoureux, elles lui donneraient en peu d’années des produits multipliés, soit pour satisfaire à ses besoins, soit pour fixer dans son pays, une branche de commerce qui lui est aujourd’hui très onéreuse