70/ Causes de l’élévation et de l’abaissement de la mer au sud de la Camargue.
On pourrait croire, d’après ce qui précède sur le changement de niveau de la Méditerranée , que je lui attribut, comme à l’océan, un mouvement périodique de flux et de reflux. En effet ce mouvement existe, quoiqu’il soit peu sensible, mais la cause non douteuse des grandes variations de la mer, au midi de la Camargue, c’est la violence des vents du sud-est et nord-ouest qui soufflent la majeure partie de l’année, en se succédant par des intervalles de temps très variables.
Tandis que ces vents laissent les eaux tranquilles, le Vaccarès et les autres étangs n’ont pas plus de 0,75m à 1,00m de profondeur , dans leurs parties les plus basses. Cependant il serait imprudent de vouloir en tenter les gués, sans le secours d’un guide habile. On y rencontre à tout pas, sous l’apparence d’un terrain ferme, des foudrières (5) où peuvent s’engloutir cheval et cavalier tous ensemble.

71/ Destruction des pêcheries du Vaccarès
Il est constaté, par d’anciens actes relatifs à la vente du Vaccarès, que cet étang a été très poissonneux. Les dépôts du Rhône, ayant diminué par degrés sa profondeur, et s’étant opposés, ainsi que les dunes à sa libre communication avec la mer, en ont rendu la pêche tout à fait infructueuse. Les bordigues (6)même établies dans les afous, (7) sont d’un produit très incertain, vù que ces afous ne sont plus permanents comme autre fois, mais changent en permanence à chaque mer montantes.

72/ Pêches sur les étangs et marais
La seule pêche sur laquelle on peut compter, dans l’intérieur de la Camargue, est celle que fournissent tous les marais et étangs de l’ouest, dépendant du château d’Avignon. Des roubines y conduisent les eaux du petit Rhône, et en font des bassins d’eau douce où vivent en abondance :
Le Brochet,
La Carpe vulgaire,
Le Goujon,
La Tanche,
L’Anguille,
La Perche goujonnière
tous d’un goût excellent