167/ Ordre de travail des moissons
L’ordre et l’avancement des des moissons ont fait diviser les champs, après les semailles, par des sillons parallèles. Les intervalles qui séparent ces sillons sont de deux mètres. Ils reçoivent chacun une Souque composée de deux hommes, occupés a couper les blés, et d’une femme qui les suit pour lier les gerbes.

La souque la plus expéditive est placée au centre de la ligne des moissonneurs.
La rapidité de sa marche accuse et hâte la paresse des travailleurs non chalands. Les gerbes sont rangées par tas de 25 ou 30 de chaque coté des sillons. Une charrette roule au milieu les charge et les porte dans l’aire. Là se construisent les gerbiers qu’on dispose comme des toitures pour rejeter les eaux de pluie. Quelques personnes bien avisés ont soin de placer debout les gerbes inférieures, pour empêcher les grains de germer par l’humidité du sol.

Et pour les garantir de l’inondation du Rhône, en cas d’accident. Le commun des fermiers n’emploie cet arrangement qu’autour des gerbiers, afin de prévenir seulement les dégâts des bestiaux.

168/ Foulage des moissons, récolte des grains.
Le procédé qu’on met en usage pour séparer les produits de la moisson, est presque en tout imité de celui qu’employaient autres fois les Grecs. Il est connu sous le nom de « dépiquage », est très expéditif, et ne convient qu’à un beau climat. Les chevaux y concourent par journée, dans le rapport de un pour six hectolitres de grain, les hommes de un pour dix chevaux.

Aussitôt qu’on a fait le choix d’un jour sec, propre à rendre les pailles bien cassantes, les gerbiers disparaissent, les gerbes sont côte à côte, dressées en rond sur leur hampes. Un des travailleurs en dehors, occupe le centre d’un cercle dont les chevaux sur deux files décrivent la circonférence, à l’aide des platelonges qu’il tient, et d’un fouet dont il est armé, il force les plus vigoureux de ces animaux de s’élancer sur les blés, les autres de suivre les premiers.
Il fait attaquer le rond par les bords, et s’avance successivement jusqu’à ce que toutes les gerbes culbutées lui permettent de s’établir au milieu.
Dès lors, pour hâter le foulage, pour le rendre uniforme, le reste des ouvriers retournent la paille. Les tiges non brisées, poussées à la surface, cèdent bientôt au piétinement. Le premier vent qui succède à ce travail voit la troupe entière des journaliers saisir des fourches et des pelles, et lancer à hauteur d’homme tous les débris des herbiers. La paille, matière légère, s’envole à distance, le grain par son poids reste en deça. On le crible, et des grains le reçoivent soudain. Si le commerce ne doit pas l’enlever encore, on a soin de le remuer souvent pour l’empêcher de fermenter, et pour le débarrasser de quelques insectes rongeurs qui ne tardent pas à l’attaquer.

Les larves entre autres :

  • De la calandre du blé
  • Et du Trogosite mauritanique, plus connu sous le nom de charançon et de cadelle, en font un rapide et énorme dégât.