36/ Population actuelle de la Camargue.
On y rencontre aujourd’hui de peuple rassemblé qu’au bourg de Notre Dame de la Mer. La population entière de la contrée , exception faite de celle de Trinquetaille, qui doit être regardée comme faisant partie de la ville d’Arles, ne s’élève, pas au dessus de 2.325 âmes dont :
610 à la paroisse d’Albaron
480 à celle de Villeneuve
360 à celle du Sambuc
200 entre le Japon et le grand Rhône
675 aux Saintes Maries et dépendances
Total 2.325 âmes en permanence au bourg ou dans les mas.

37/ Les camarguais isolés sont des étrangers pour la plupart
Quoique ces mas soient une portion étendue du territoire d’Arles, ils appartiennent , en grande partie, a des forains. Ceux-ci dépensent dans la ville les revenus que leur font passer leurs agents. Des fermiers subalternes, des cultivateurs de tous les pays voisin, font valoir les divers domaines et ne présentent, pour ainsi dire dans l’Isle, ni caractère, ni mœurs qui lui soient propres.

38/ Ils sont généralement doux, humains et très hospitalier.
Ces hommes cependant, livrés a une vie simple et laborieuse, sobres, ne se nourrissant presque jamais que du produit de leur culture et de la chasse qui occupe parfois leurs loisirs.
Ils ont des traits communs de douceur et d’humilité, l’habitude des champs, l’ignorance des choses étrangères à leur état, bornent en général leurs désirs à bien remplir leurs journées et à jouir d’une médiocrité honnête.
De cette manière d’être résulte un bonheur paisible et les doux sentiments qu’il inspire. Aussi ces bons campagnards sont-ils hospitaliers, par excellence, Il serait difficile de rendre le bon accueil qu’on reçoit du plus grand nombre.

39/ En quoi consiste leur nourriture et leurs boissons ordinaire.
On ne retrouve pas chez eux des mets exquis, leurs aliments ordinaires se composent de la pâte de froment cuite au four, façonnée en petits pains assez beaux mais qui durcissent promptement et blessent les palais délicats, de légumes secs, de beaucoup d’ail et d’oignon, de sardines en saumure.

Leurs boissons sont l’eau, le vin et la piquette. Les plus aisés possèdent en tout temps, des œufs, des fruits, et quelques fois des viandes, des poissons salés, et même du gibier.
Si les objets leur manquent, l’arrivée d’un ami ne les met point en peine. La poule que le bon Henri, souhaitait à son bon peuple, constitue les plus gros frais de leur festin. La cordialité qui préside à leur table, l’exercice du corps, le changement d’air font naître le contentement et l’appétit qui n’accompagnent pas toujours des repas plus recherchés.