47/ L’aspect des mas n’offrent rien de pittoresque ni d’agréable.
On serait tenté de croire que chaque mas, par l’ensemble de ses édifices, par la beauté des matériaux qu’on y emploie, devrait, comme les fabriques d’Italie offrir une retraite et des aspects enchanteurs. Rien cependant n’est moins commode par la distribution, et moins agréable à la vue par l’arrangement que la plupart de ces mas. Si quelque chose y flatte l’oeil ce n’est pas l’élégance, mais la propreté de leur ameublement, auquel, ainsi que dans les maisons d’Arles, on donne des soins tout particuliers.
Quand aux habitations en elles mêmes, elles offrent des monceaux de constructions, où l’ordre ni le goût ne présidèrent jamais. Des maçons ignorants, des architectes sans capacité, semblent s’être étudiés à choquer partout les convenances.

48/ Quelques vices pris au hasard , dans la distribution et dans l’emplacement des mas
On y voit, des rez de chaussées au dessous du sol naturel se couvrir par l’humidité de plusieurs pouces de mousse , pour peu qu’ils restent inhabités. Tantôt des écuries, des toits à porc, des colombiers, se confondent , pour ainsi dire avec l’habitation de l’homme, et laissent exhaler des odeurs incommodes et morbifiques. Tantôt , les pièces d’un même étage ont différents niveaux, ici, les appartements ne sont pas assez aérés, là, les escaliers qui y conduisent , manques de jour, et gèrent, par le mauvais choix de leur position. Le service intérieur , plus loin les selliers, placés près des écuries ou exposés au midi, conservent mal les vins et les disposent à s’aigrir en été.
Il serait long de parler de tous les défauts de distribution et ce construction qui se font remarquer dans les mas de la Camargue. Il suffira de dire, que ceux même qui renferment des logements de maître et des jardins d(agrément, ne présentent rien de gracieux, et sont loin d’être placés tous dans l’emplacement le plus convenable à la salubrité.
On porte à celle ci une atteinte essentielle, lorsque l’on construit , auprès des mas, ainsi qu’il est d’usage des Pouzzoraques ou puisards, et des fosses pour les fumiers. L’été les charge en marais infectes autant que qui contribuent autant que les brouillards et les marais, à faire éclore des maladies fâcheuses. Ces objets devraient être sévèrement proscrits, ou du moins relégué à une certaine distance et au nord, afin que les vents du sud qui règnent une partie de la saison chaude n’en poussassent pas les émanations dans la demeure de l’homme.