Jacques Roumajon prononça l’oraison funèbre de celui qui fut son tourneur.
Remarquable Jacques qui malgré l’émotion, sut faire passer auprès de tous, l’éloge à la mémoire de notre ami Jean.

D’ailleurs la voici :
(qu’il soit remercié de nous l’avoir communiquée)

Né à Nîmes le 13 décembre 1931, Jeannot, comme on l’appelait tous dans le monde de la Bouvine, débute son apprentissage taurin, à l’âge de 14 ans, en s’inscrivant à l’école taurine nîmoise des jeune toreros.

Très vite il comprit que son avenir et son aficion ne se dessinaient pas dans l’art difficile de la corrida. Rapidement, sans en renier l’existence car il a toujours fréquenté les ferias, il échange la muleta contre le crochet et la tenue blanche.
Sans trop s’attarder devant les taureaux et vaches emboulées, en 1950, pour la foire de Lunel, il se mêle aux raseteurs de renom et affronte la Royale de Raynaud.
Ce jour-là, un certain Régisseur le fit rentrer dans le rang en lui assénant une rouste mémorable.

Comme l’homme était loin d’être ignorant, c’est dans les arènes secondaires qu’il peaufine sa passion du raset.

Bien souvent il arpente à vélo, tous les plans de charrettes au Nord de Nîmes, St Chaptes, St Geniés de Malgoirès, Moussac, Brignon... en compagnie de ses amis : Aimé AUBATERRE, Jacques ANTOINE, René COMBERMOND, Gérard MARTIN, Ernest VELAY, François PALOT.

Une anecdote qu’il se plaisait à raconter :
le 12 octobre 1952, aux arènes de Nîmes, il décocarde un Miura sorti en supplément d’une course.

Plus tard, tout naturellement, il se retrouve au niveau supérieur avec les Lucien VOLLE, Manolo FALOMIR, André et Roger DOULEAU, Antoine GINIES puis aux côtés de Roger PASCAL, André SOLER, Francis SANJUAN, François CANTO, Maurice RINALDINI, Roger CESAR, Jacques ROUMAJON (NdR), etc...
Compétitif et bagarreur, il fallait l’être pour faire sa journée.

Il a parfois payé cher son engagement face aux taureaux qui ne l’ont pas épargné : Miraillette, fracture de la jambe à Châteaurenard en passant par Raton, Régisseur, Cailaren jusqu’à Lastour qui le blesse grièvement au ventre.
Malgré toutes ces souffrances, dès qu’il est sur pied l’attirance pour la piste reste la plus forte.

En 1969, il décide de s’arrêter de raseter et c’est en tant que tourneur qu’il se retrouve en piste pour Jacky BOUCHITE, Xavier RUAS, Jack VOSALHO, Jacques ROUMAJON (NdR) principalement.

En 1970, il succède à Antoine GINIES à la présidence de l’Association des Raseteurs. Son dévouement pour la défense des raseteurs est sans faille.
Il s’engage aussi aux côtés de Jérôme VIGNE dans la F.F.C.C.

En 1976, en collaboration avec l’Association des manadiers, l’Amicale des Raseteurs et l’Association des raseteurs, il est l’artisan des courses de promotion des taureaux jeunes.

Ses connaissances taurines, tant humaines que techniques, le conduisent à gérer les courses du Grau du Roi et de Palavas.

Pour la feria de Nîmes, il a la responsabilité des arènes du rond-point de Séverine.

Il a permis à beaucoup de manadiers de travailler et à beaucoup de raseteurs de s’exprimer.
Une vie bien remplie au service de la Bouvine qu’il se plaisait à partager avec tous ceux qui ont eu la chance de l’approcher.

Jeannot, "La Carpe", le livre de la Bouvine se ferme pour toi.
Pour nous, tes amis, c’est une page qui se tourne, il est de notre devoir de perpétuer ton souvenir par respect de tout ce que tu as fait pour nous, les raseteurs, en particulier et l’afecioun en général.

A ta famille, à tous tes amis, le président et les membres du "Club des Anciens Razeteurs", présentent leurs sincères condoléances.