172/ Ce qu’on doit entendre par prairie
Sous le nom général de prairie, je comprends toute espèce de terre qui produit d’elle même, ou a laquelle ont fait produire par la culture, et les demis, des herbes pour la nourriture des bestiaux.

173/ Prairies sauvages
Les prairies sauvages, vulgairement appelées :
Pâtis
Pâturages
Pacages.
Occupent près du tiers de la superficie de la Camargue. Elles se couvrent sur la seule main de la nature :
d’Enganes
de Graminées
de Cornes de Cerf
de Saladelles
de Bardanes
de Tamaris
Le bétail tire de la plupart de ces plantes, une excellente nourriture. Il ne redoute que le papillon.
Ce jonc croit dans les lieux humides, par cela même, il se rouille facilement, et peut donner le Gamige à l’animal qui le broute.
Les bergers attribuent sa malfaisance à la larve d’un insecte diptère qui s’y attache.
C’est la tipule culiciforme, Ils assurent que cette larve, dans le sein des brebis qui l’avalent , se métamorphose en papillon et ronge leur foie. Telle est du moins l’origine du nom local que prend le jonc articulé. Mais on sait que ce prétendu papillon est le vers intestinal appelé Douve du foie.

174/ Nature du sol qu’on abandonne aux prairies sauvages
Le sol qu’on abandonne aux pâturages est plus généralement le plus « sansouireux », le plus aqueux et, en tout de la plus mauvaise qualité Aussi les herbes n’y présente pas des tapis de verdure continu. Elles forment des touffes assez minces que séparent des intervalles entièrement dépouillés.

175/ Améliorations dont les pâturages seraient susceptibles dans leur état actuel
La compacité de la terre paraît être la cause de cette nudité, en sorte que le simple que le simple passage d’une herse pesante et à dents aiguës, qui l’atténuerait un peu, pourrait lui permettre de recevoir et de faire