180/ Temps de semis de la luzerne, assolement préparation, soins pendant la végétation.
Le moment où disparaissent les frimas est celui dont on profite pour faire les semis de ce végétal. Le scarificateur a ouvert la terre et facilité l’œuvre de la charrue qui, dès les mois de décembre ou de janvier, a recouvert les engrais et approfondi les sillons. Le coutre ensuite, a retourné le sol à plusieurs reprises. Le scarificateur est venu de nouveau passer sur les guérets, et cet instrument recouvrant enfin les graines, fait place à la herse qui achève d’ameublir la terre et aplanir sa surface. Si durant ces travaux qui se sont succédé avec rapidité, on a enlevé avec soin toutes les plantes parasites, on voit en peu de temps prospérer les prairies, dans la suite on les fume quelquefois, et c’est toujours aux approchent de l’hiver, afin que les pluies se chargent des sucs et les portent en pénétrant la terre jusqu’aux racines des plantes. Le plus souvent, a la troisième année de l’établissement des prairies artificielles, on fait passer sur elles le scarificateur.On détruit alors les chiendents, qui nuisent singulièrement à la luzerne. La netteté du sol prépare en même temps les récoltes a venir.
Mais il est une plante : la cuscute européenne qui réimplante tellement ses suçoirs sur les racines de la luzerne, qu’on ne connaît encore d’autres moyen pour la faire périr que de sacrifier les prairies, heureusement celles-ci n’en sont attaquées que de loin en loin.

181/ Nombre de coupes données par la luzerne, durée des prairies artificielles
Les prairies artificielles donnent une ou deux coupes, la première année, et sis les suivantes, ainsi que le regain. Leur durée varie entre quatre et cinq ans, le plus ou le moins dépend de la distance qui sépare ces prairies et le Rhône. On observe que dans ces lieux trop raprochés du fleuve, elles recoivent , par les filtrations des chaussées et par le syphonnement des terres une humidité pernissieuse. Une autre cause, le ravage des insectes, peut accélérer le terme de leurs production.
La larve de la coccinelle à sept points dépouille la luzerne de ses feuilles.
La larve du hanneton attaque lui les racines de la plante.

182/ Temps des coupes et emploi de la luzerne
Les foins qui donnent les prairies artificielles, abattus au moment de la fleuraison et par un temps sec, sont étendus sur un grand espace et souvent retournés pour hâter le fanage.
Dès qu’ils sont assez desséchés, on les serre comme les autres foins dans des greniers, ou bien on forme des meules en plain air. La luzerne est très précieuse, fraîche ou fanée, pour la nourriture des mules et des chevaux, ils la mange avec plaisir et elle ranime leurs forces, les brebis et les bœufs en usent aussi, mais seulement quand elle est sèche. Dans tout autre cas, la décomposition qu’elle subit dans l’intestin laisse développer des gaz qui les gonflent et étouffent l’animal. Aussi les propriétaires sont-ils très circonspects dans ‘emploie de cet aliment.