113/ Réflexion sur les travaux d’industrie en général
Tous les avantages qu’on peut retirer d’un pays tel que la Camargue, l’homme a osé les poursuivre. Si ces travaux n’ont été ni aussi bien combinés, ni aussi bien suivi que l’exigeait la nature des lieux, il faut l’attribuer à l’insuffisance des bras, à celle des moyens physiques et moraux, et plus encore aux petites passions qui troublent toute espèce de société.
Les propriétaires, formés en corps territoriaux, ont vu parmi eux des intrigants sans lumière, s’indigner de ne pas diriger toutes les opérations, la jalousie a créé des entraves, le défaut de savoir et la nonchalance ont épousé machinalement des vues perfides cachées sous l’apparence du bien public, la raison trop faible a cédé malgré elle, et les meilleurs projets sont resté ignorés, ou sont tombés dans un oubli dédaigneux

114/ Établissement de la saline de Badon ( corrigé de Badou à Badon, suite a la correction faite par M.Morra)
D’une autre part, les ouvrages particuliers n’ont pût que difficilement être coordonnés à un ensemble. Ils ont eu naturellement un but d’utilité individuelle, qui s’accorde peu avec le bien général. Parmi ces ouvrages toutes fois, il en est qui prospèrent aux propriétaires, et dont le public a lieu d’être satisfait. La commune d’Arles, en donnant la première, dès l’année 1578, l’exemple de la construction de salines (1) apprit à tirer des étangs arides de Camargue des produits non moins utiles que lucratif. Elle choisit l’emplacement de la saline de Badou dans la basse Camargue, au sud de l’étang de Fournelet, sur la propriété du Paty de badon quelle possedait alors
En l’an IV, peu de temps après la suppression de la Gabelle la commune, chargée de réparations onéreuses, vendit la saline désignée a une compagnie dont les sieurs Devieux frères sont les principaux actionnaires.

115/ De celles de la Vignole, de la tour du Valat et de la Quarantaine
Ce ne fut qu’un peu avant cette époque, c’est à dire en 1789, que se prépare une seconde saline. Elle est nommée la Vignole, et sa situation se trouve au sud est de l’étang du Fangassier. Enfin, la bonne vente du sel fit établir successivement en 1801, la saline de la Tout du Valat, séparée de celle du Badou seulement par la roubine du Roi, et en 1803, la saline de la quarantaine au sud du petit Rascaillan, sur le domaine de Tourvieille.

116/ Alimentation des salines,degrés de saumure de l’eau, chauffoirs plus ou moins nombreux.
Toutes ces salines amènent au moyen de rigoles ou coupères, (2) dans les bassins plus ou moins vastes, les eaux de la mer qui, par l’intermédiaire du Vaccarès, communique avec les petits étangs sur lesquels les salines sont placées.
Des puits à roue élèvent ensuite ces eaux , qui ont 10 à 15 degrés de saumure, jusqu’à la hauteur du premier chauffoir. (3) De là le fluide passe successivement dans d’autres chauffoirs qui varient en nombre suivant les salines, depuis douze jusqu’à vingt quatre. Arrivé au dernier il y repose , et n’en sort qu’après avoir acquis la densité qui précède immédiatement la précipitation du sel.

117/ Passage de l’eau des chauffoirs dans les tables salantes
Les sauniers mesure rarement le degré convenable qui est le 25°, pour introduire l’eau dans les tables salantes. Ils reconnaissent que le moment de l’introduction est venu lorsque l’évaporation couvre la surface humide d’une légère pellicule. l’observation est d’autant moins fautive, en pareil cas, que les cristaux cubiques surnageant par leur ténuité, (4) réfractent les rayons du soleil, et offrent souvent à l’œil charmé, toutes les nuances de l’iris.

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