L’exemple de ces amateurs de taureaux , de ces amoureux de nos coutumes méridionales devraient être suivi par beaucoup de dirigeants de clubs taurins ou organisations taurines quelconques. Pour ouvrir la temporada ces aficionados organisèrent avec du bétail de Barbier une charlotade avec Marti-Charlot qui était, je crois, le principal interprète de la pantomine. Forcement et comme cela se produirait dans tous les pays méridionnaux privés de leur spectacle favori, les arènes ont été combles et l’affaire a été excellente. Mais ces messieurs désintéressés qui ne font pas cela pour gagner de l’argent, n’ont pas mis la galette dans leurs poches et ils se sont empressés d’organiser une deuxième journée plus belle, plus complète, plus grandiose et plus chère aussi !
Forcément !
Pour cette deuxième journée ils avaient engagé Catalino, qui devait écarter d’abord, puis toréer à l’espagnole quatre ou six taureaux de Lescot. Deuxième journée brillante. Les Salonnais ont été enthousiasmées par les écarts de Catalino, ils ont été ravis de revoir des taureaux chez eux alors qu’ils devaient jusqu’à cette année courir dans les villages voisins ; Grans, Sénas ou autres, pour assister aux courses.

Le consortium, mot mis a la mode aujourd’hui, à cause de la peseta, ne va pas en rester là. Je sais que les membres sont en pourparler avec des chefs de quadrille français pour toréer en juin une course de taureaux d’une manade provençale. Ainsi, trois spectacles organisés, trois spectacles différents : une charlotade (hélas) ; un quadrille espagnol ; un quadrille français avec sauteurs à la perche et sans perche. Et ce n’est pas tout, pour finir leur saison, les Salonnais rêvent d’organiser une grande journée provençale avec gardians, tambourins et farandoleurs. Ce jour là, il y aura certainement grande foule à Salon et ce sera justice.
Cependant je regrette que le consortium n’ait pas songé à organiser deux ou trois course de cocardiers. La course libre est encore très intéressante à condition d’être bien conduite. Engager 6 bons taureaux de Provence ou du Languedoc et s’assurer la présence de trois ou quatre bons razeteurs, voilà, je crois la seule difficulté et elle n’est pas bien grande.

Dans la jolie ville de Salon, on se doit de faire bien. Les habitants de ce pays particulièrement favorisé, ont un passé riche de belles et grandes choses. Nous ne doutons pas que le spectacle méridional si délaissé depuis quelques années en ce charmant coin de Provence, reprenne racine et y refleurisse comme autrefois continuant la chaîne qui unit dans un même amour des traditions et des coutumes des méridionaux gens gais et francs, amoureux de tout ce qui est beauté et courage.