240/ Ce qu’ils présentent en eux de plus remarquable
Les taureaux de la Camargue, vivent dans un état sauvage. Ils sont remarquables par une couleur noire très foncée, par une attitude fière, par une ardeur farouche, par une taille peu avantageuse. Leurs cornes sont lisses, bien placées, effilées, et régulièrement bien posées en croissant, ils ont le fanon très ample, un toupet crépu, les jambes fines, les flancs relevés, ce qui leur donne sur les autres taureaux, tels que ceux de Suisse et d’Auvergne, une légèreté peu ordinaire, poursuivis, pour être livré en spectacle, ils sont un instant aussi rapide que les chevaux. Ils soutiennent facilement alors une demi heure de course, et peuvent parcourir deux lieux de chemin, durant ce court espace de temps.
Leur chair est inférieure à celle des bœuf domestiques. On en est pas surpris, d’après la manière dont ils sont élevés et nourrit.

241/ Pourquoi leur nombre à diminué
Ils ont été dans l’Isle beaucoup plus communs que de nos jours.(1) Les dommages qu’ils font dans les pâturages, en les foulant sous leur lourde masse, en détruisant les herbes et dégradant les fossés qui reçoivent l’empreinte de leurs pieds, les défrichements qui ont rétréci l’étendue l’étendue de leur parcours, le danger continuel que présente leur férocité, en ont réduit considérablement leur nombre.

242/ En quoi consiste leur nourriture
Ceux qui restent traînent leur vie errante dans les marais fangeux où, sans jamais voir d’étables, ils se nourrissent constamment, au milieu des chaleurs comme des frimas. Eux seuls utilisent le rebut des autres troupeaux. On le leur livre ainsi que les herbages les plus grossiers.

243/ Leurs gardians
Des gardians à cheval, dont deux pour chaque troupeau, depuis 100 jusqu’a 400 bêtes, sont préposés pour les faire changer de pâturages, et pour les empêcher de franchir les limites qu’on leur assigne. Ce sont eux qui les bravent pour enlever les jeunes veaux. Familiarisés avec le péril, assez agiles pour l’éviter , ne manquant pas d’adresse pour le parer au besoin, ils courent au milieu des taureaux sans crainte, et pour aussi dire sans risque.