Lengo nostro : Lou Para , paré, beau, élégant,
version francisée : Le Paré

Au centre : Pierre Ladreyt
à droite : le gardian Jacques Coustelier

Ici, Lou Para est âgé de 23 ans

Le Paré , du manadier Étienne Pouly - Pouly I - était un fameux taureau cocardier.

Il est né en 1889 au mas de l’Eysselle près de Saint-Louis
mort en 1915 à la Tour du Valat.

fils d’une vache camarguaise et d’un étalon espagnol d’origine navarraise.

C’était donc un croisé espagnol, une véritable bête féroce, très armée, un peu "escourpiouna" (cornes en forme de pinces de scorpion).
Il ne fut jamais bistourné.

Ambroise Pouly - Pouly II - manadier, raconte :
« Ce nom lui fut donné parce qu’aux arènes de Béziers où il débuta comme "ternen" en 1892, il blessa à la jambe un certain Castanier, de Beaucaire, surnommé « lou Para ». Pouly fils, deuxième du nom (Brésillon), le sauta cinq fois sans perche puis eut du mal à s’en débarrasser.
La même année, à Béziers encore, dans une course avec quadrille espagnol, il blessa cinq hommes et la course dut être arrêtée.
Toujours la même année, à Beaucaire, l’Aiglon ne voulant pas le sauter, Brésillon piqué au vif le sauta quatre ou cinq fois à la perche mais il fut serré de très près. Voyant son fils en danger, le père Pouly voulut détourner le Paré mais en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, il les expédia tous les deux, heureusement sans mal, de l’autre côté de la barricade.
A dater de ce jour, il ne courut plus en "capea".

« L’année suivante à Uchaud (Gard), étant "quatren", il eut à faire avec le gardian Gédéon Mérignargues de Milhau dit l’Embut  [1], un Languedocien, qui n’échappa que de justesse à la tornade.

Le 2 mai 1897, il tua un homme en Arles. »
Cet homme s’appelait Giotti Lieutard, ouvrier chez Mistral.

Léon Héraud dit lou Pissarel* (le jeune Pisseur), raseteur de Lunel et lui ne se quittaient plus depuis leur premier affrontement en août 1895 à Marsillargues.
A la course du 22 juillet 1900, à Nîmes, il fut vainqueur de son principal adversaire, « lou Pissarel », qui abandonna la piste d’abord et toute lutte ensuite.

On mit plusieurs fois le feu aux arènes, au cours des discussions dont il fut l’objet.
Par exemple : à Lunel, Lou Paré s’échappa lors d’un embarquement. Il fut remplacé au pied levé. Le public crut, dur comme fer à une supercherie et le dimanche suivant, les arènes étaient mises à sac. (Lebrau, Fe di Biòu numéro 30)


Il aurait été, dans le début des années 1920 le premier taureau à porter une cocarde, faite en laine rouge, primée.

[1l’entonnoir (!!!)