Discours d’inauguration des arènes 07/5/2007 Remerciements ...personnalités, groupes

""Merci d’avoir répondu nombreuses et nombreux à l’invitation conjointe de la municipalité, du comité des fêtes, des clubs taurins, pour fêter nos arènes rénovées. Je voudrais souhaiter à l’ami Roger Rigon, Président du Cosaque, un prompt rétablissement suite au problème de santé qu’il a rencontré il y a quelque jours.
Mon premier sentiment, fut d’abord, je l’avoue, un brin de nostalgie de voir disparaître le cadre de 50 ans de courses de taureaux avec tous les souvenirs qui s’y rattachent. Mon deuxième sentiment est grand soulagement le 31 mars à la date initialement prévue pour cette inauguration. Imaginez en effet que début janvier, seuls quelques pans de mur émergeaient du sol ! Les travaux n’auront donc duré réellement que 3 mois et c’est une grande satisfaction d’être arrivé en temps et heure à un résultat que j’espère, vous apprécierez.
Pourquoi cette rénovation ? La structure tubulaire très dégradée de la majorité de nos gradins nous laissait pour seule alternative la fermeture ou la catastrophe. Le toril n’était pas en meilleur état et ne respectait pas depuis longtemps les règles en matière vétérinaire.
II y a donc un an, et je voudrais ici saluer le courage des membres du conseil municipal, la décision d’une reconstruction totale était prise malgré l’investissement énorme qu’il représentait.
Aussitôt était lancé la recherche de l’architecte et une commission était constituée. Elle réunissait les clubs taurins, le comité des fêtes, les élus, des aficionados de longue date aux côtés de la fédération et des compétences locales, J-P Durieu et Gérard Barbeyrac. Il s’agissait en effet de réunir toutes celles et tous ceux qui nous permettraient d’avoir un projet authentique, de la meilleure qualité possible et recueillant l’adhésion du plus grand nombre.
La réussite du pari de la qualité est d’abord due à notre architecte, Mme Charline Vessière de Lansargues. Elle a su intégrer les impératifs que nous lui avions fixés, le maintien des arbres et de la piste, les demandes des membres de la commission et les règles légales concernant les arènes. Elle nous a permis avec l’aide des entreprises de tenir un délai qui semblait utopique.
Je voudrais citer ces entreprises, qui ont intégré l’enjeu, qui ont réalisé des prestations de qualité, qui ont travaillé y compris le samedi et même parfois le dimanche. Accompagnées par le bureau de contrôle Alp, du coordinateur sécurité, M.Lacombe, les voici dans le désordre :

  • Entreprise Sud aménagement pour les enduits de façade
  • Entreprise Charre de la Chapelle Graillouse 07 pour la fourniture des bois d’assise
  • Entreprise Rouvin vignobles palissages de Beauvoisin pour la fourniture des clôtures - Entreprise Chapon Daumas de Bouillargues pour la plomberie sanitaire
  • Entreprise EIB de Beauvoisin pour l’éclairage, l’électricité et la sonorisation
  • Entreprise Garrigues pour l’étanchéité
  • Entreprise SOCAMO de Cournonsec pour le carrelage
  • Entreprise Jourdan, bien connu chez les hommes en blanc pour les cloisons doublage
  • Entreprise Créavie de Générac pour les réseaux et les travaux de terrassement
  • Entreprise CIM des Salles du Gardon pour les structures gradins
    Enfin l’entreprise Chardes de Lansargues pour la serrurerie, les portes et les portails, les garde corps. Sans porter ombrage à celui des autres, je voudrais porter témoignage de l’engagement de son jeune patron et de son personnel. Ils ont su tenir les délais et résoudre tous les impondérables et les imprévus qui ont surgi.

Nous ne serions pas là aujourd’hui également sans la compétence, sans la forte implication et le dévouement des services techniques de la commune. Tard le soir, le samedi ils ont construit, posé, rénové, repeint, ils ont préparé la piste, l’apéro de ce soir, et mis la dernière main afin de vous accueillir dans les meilleures conditions.

Que toutes et tous soient remerciés ! Quand le savoir faire et la solidarité s’additionnent à l’adhésion à une belle et noble cause, il est possible de déplacer des montagnes Le travail se poursuivra dans les semaines qui viennent pour terminer le chantier.

Si nous avons travaillè, si vous êtes là aujourd’hui, c’est par attachement, peut-être par amour, de Beauvoisin, du pays camarguais.
Ici en arrivant par la rue Jean Lafont sur la place du Marquis de Baroncelli, nos arènes ont une place symbolique. Depuis 200 ans, sur le lieu de la principale aire de battage de la commune, les taureaux ont été les rois de la fête.

D’abord, simple rond de charrettes avec une baraque en bois, les arènes ont vu construire un toril en 1934. Puis en 1955 les entreprises locales Bournac et Pascal ont édifié le pourtour et les gradins en bois, remplacés une dizaine d’années plus tard par une structure en tubes métalliques.

Le marquis de Baroncelli a fait courir ses taureaux à Beauvoisin depuis la fin du XIX° siècle jusqu’aux années 1930. Son célèbre « Provence » est venu en 1909. II faut dire que son homme de confiance était Louis Courtin de Beauvoisin qui devint aussi manadier après la guerre de 14-18. Jean Lafont succéda au Marquis en 1946. Aux côtés des plus fameux raseteurs, dont bien sûr nos vedettes locales Roger Pascal et Gérard Barbeyrac, les plus grands de la devise rouge et verte ont foulé cette piste. Montago, Mario, Virgile, Cailaren, Joinville, Ventadour, Ourlas, Furet, Barraié, Virat et j’en oublie restent dans les mémoires. Le dernier dimanche de la fête 1970, Goya embrassa des spectateurs du 2° rang. Plus tard Cuilléras, le grand espoir de Pastré perdait une corne et il y a 2 ans, le 123 de Ricard, véritable fauve s’échappait, heureusement sans trop de dégâts.
Nos arènes, à cause de la configuration de la piste, ont toujours gardé une vocation formatrice aussi bien pour les taureaux que pour les raseteurs. Qui ne se rappelle des courses de taureaux jeunes animées par le duo Henri Lopez, Raymond Pradera dans les années 1960 ? C’est dans cette tradition que nous avons choisi de vous proposer aujourd’hui une course de ces taureaux prometteurs avec les raseteurs en devenir.

Si les traditions camarguaises sont aussi vivantes à Beauvoisin, on le doit à des générations de bénévoles qui avaient chevillé à l’âme la fé di biou. Outre Louis Courtin, il y eut notamment, mes excuses pour les oublis, Gédéon Biau, Raoul Rouvin, Paul Combelle, Raymond Bres, qui a arrosé les arbres, Jean Imbert, les familles Villaret, Barban, Sylvain Pelatan, André Bourzes. Je voudrais aussi rendre hommage à toutes les municipalités qui nous ont précédés. Au service des traditions, il y a aujourd’hui tous les membres de nos clubs taurins et du comité des fêtes. J’aurai une pensée pour celles et ceux qui ne sont pas des nôtres aujourd’hui, à cause de la maladie comme Aimé ou trop tôt disparu comme Pierrick.

Nos traditions doivent être vivantes et pour cela bien comprises, non pas seulement par les seuls soi-disant initiés. Soyons donc les mainteneurs pour nos enfants, pour nos petits enfants, pour nos voisins, soyons sympathiques pour le profane que nous trouverons à nos côtés sur les gradins. Expliquons la course, mais aussi le travail de longue haleine, de sélection, pour l’avènement d’un taureau. Enfin soyons les ambassadeurs de notre pays camarguais, de la beauté de ses paysages et puis aussi de la qualité de ses vins, de sa gastronomie, de sa convivialité, en un mot de sa qualité de vie.
II faut rester vigilant pour l’avenir de nos traditions et de la vie qui s’y rattache. Douze ans après la grande manifestation de Beaucaire, il faut soutenir tous les organisateurs que l’on voudrait voir responsables de tout. Il faut se prémunir contre les réglementations tatillonnes, contre les puissances d’argent, les assurances. Il faut empêcher la disparition de manades entières et de leur sang.

La dernière phrase de la Coupo Santo c’est communien touti ensen, communions’tous ensemble. C’est tous ensemble que nous arriverons à transmettre encore plus belles nos traditions aux générations futures.
C’est tous ensemble, avec la foi dans l’avenir, que nous inaugurons ces arènes faites pour nous adultes, mais aussi et surtout pour nos enfants. D’ailleurs symboliquement ce sont les enfants des écoles primaires et maternelles avec leurs enseignants qui entonneront la Coupo Santo après la coupure du ruban. Qu’ils en soient vivement remerciés. A ce sujet, je souhaiterais, comme pour tous les hymnes, comme ces fervents gallois ou écossais lors des matches de rugby, que l’on- se lève dès la première note et que l’on applaudisse à la fin. Nous sommes là pour témoigner en effet de notre joie d’être de ce pays et de notre volonté de la partager.

Vive Beauvoisin, vive notre pays camarguais. ""

>>> L’inauguration* <<<
>>> La course* <<<