Le 9 février 1487, noble Jacques de Romieu et sa femme, pour deux parts, en leur nom propre, et encore en qualité de curateurs de noble Pierre d’Eyguières, fils du susdit feu Nicolas, ainsi que Louis Boyc firent reconnaissance à l’abbesse de Saint Cézaire de leurs terres de Méjanes, au lieu dit d’Agon ; et le 23 juin suivant, noble Trophime Boyc, l’ainé, fit reconnaissance à l’abbesse du quart par indivis , les trois autres quarts appartenant à noble Pierre d’Eyguières, des terres ayant appartenu à Pierre Bompar, ensuite à Jean de Porcelet, ainsi que l’afar de Méjanes, le tout sis au terroir d’Agon, et ayant appartenu auparavant à Renaud et Jacques Lobat, frères.

Dix ans plus tard, le domaine était réuni en entier sur la tête du susdit Pierre d’Aiguières, qui fit reconnaissance à l’abbesse, le 12 novembre 1499. L’acte est très explicite en ce qui concerne la transmission successive de la terre depuis deux siècles, et cite : François Lobat, Laurette et Jaumette Lobat, filles et héritières de Jean, Pierre Bompar, Jean Bompar, Jean de Porcelet, Madeleine Retronchin, veuve de Jean de Porcelet, Paulet de Cais, Jacques Boyc, Trophime Boyc, Louise Boyc, Pierre d’Aiguières, fils de Louise (1).

Les confronts sont : le gabin appelé Rhône de St Férréol,(2) le pati communal d’Arles, le long du Valcarès (3), la route qui va à Villeneuve , celle qui va de Malmussane à Notre Dame de la Mer (4) et celle qui va de Saint Jean de Malmussane à Albaron. Marc d’Aiguières, quatrième du nom du susdit Pierre d’Aiguières, ne laissa que des dettes et tous ses biens furent mis en discussion (5).

Les terroirs d’Agon et de Méjanes, qui étaient réunis depuis un siècle et demi, furent démembrés. Laurent de Nicolai se fit colloquer sur 148 seterée 43 dextres 1/3 et 6 pans du domaine, et, Henry d’Aiguières, fils de Marc, ne conserva que la partie orientale de la terre avec la tour de Méjanes, que Pierrette d’Aiguières, sa petite fille, apporta en mariage, en 1679, à Jean Baptiste de Piquet, Guillaume, fils de ce dernier, fit ériger Méjanes en marquisat et ne laissa qu’un fils Jean-Baptiste, décédé sans postérité (6), qui fit héritier son neveu le marquis de Lagoy ; celui-ci le possédait encore au moment de la révolution.