Malmussane était terre Baussenque, comme la majeure partie de la basse Camargue, qui, par le partage du 26 novembre 1234, des biens d’Hugues de Baux entre Gilbert et Barral, ses fils, échut à ce dernier avec Villeneuve et Méjanes. A cette époque, la villa de Malmussane était une agglomération relativement importante ; elle fut livrée aux flammes par l’armée de Raimond VII, comte de Toulouse, en mars 1240, lorsque ce prince vint mettre le siège devant d’Arles, et ne parait pas, depuis lors, s’être reconstitué comme village ; on n’y retrouve, dans la suite, que des emphythéotes (2) ou colons partiaires habitant des fermes isolées.

Par acte du 11 aoùt 1355, la condamine de Mulmussane, confrontant au parti de Coronel, fut donnée à bail par l’abbesse de Saint Cézaire et ses 38 religieuses à Guillaume Monge, au prix de 140 florins. L’église de Saint Jean de Malmussane fut incorporé a la sacristie de l’église d’Arles par l’archevêque le 25 mai 1371

Taxil de Varadier possédait, du chef de sa femme Guimelle Gavarron, 70 seterée de terres à Saint Jean de Malmussane, qu’il vendit, vers 1440, à Michel Michel, Etienne Michel, ayant droit de ce dernier, fit reconnaissance à l’abbesse de Saint Cézaire le 10 février 1497.

La famille d’Aiguières avait une partie du territoire de Malmussane, comme on le voit par la vente que firent François, Gaucher, Barthélémy et Antoine d’Aiguières, frères, à Trophime Boyc, le 18 février 1526. Celui-ci acheta le reste de Malmussane, dit le mas des Filles, le 4 avril 1532, de Catherine du Frêne, veuve d’Antoine Parisot, et de leur fils Jean Parisot.

Trophime Boyc ne laissa que des filles et, dans le langage populaire, le mas de Malmussane resta le mas des filles. C’est sous cette dénomination que Jean de Meyran acheta la terre le 8 septembre 1544 ; son fils Louis fit hommage, au nom paternel, à l’abbesse de Saint Cézaire, le 15 octobre suivant. Celle-ci parait avoir réuni ses droits à ceux de la sacristie de l’église d’Arles, car on voit les Meyran soutenir des procès pendant un siècle, au sujet de la directe, avec le sacristain d’Arles, différent qui ne fut terminé que par un arrêt à la barre, du 16 novembre 1638. Le mas, à cette époque, était connu sous le nom de Sainte Cécile, qui est la désignation actuelle.