L’angellus Missianianus fait partie des donations du testament de St Césaire à son abbaye, vers 542 (1)

Raimond de Felguières vendit à l’archevêque Raimond de Bollène une terre à Mezens, le 30 avril 1181 (2).
Dans le voisinage se trouvait deux chapelles dédiées à St Seren, dont un marais au sud a conservé le nom, et St Roman. Elles sont mentionnées dans l’énumération des églises qui payaient un cens au chapitre d’Arles et que l’éditeur de la Gallia Novissima rapporte à l’an 1220 et à l’an 1216.

Il est probable qu’elles furent de celles que détruisit Raimond VII, comte de Toulouse en 1240, car ces chapelles ne sont plus mentionnées dans la taxe des églises de Camargue vers 1312.
Il est à remarquer que, dans ce dernier acte, l’église de Malmussane est mise sous le vocable de St Pierre, ce qui est probablement un lapsus du scribe.

Le tenementum de Mesurac est mentionné avec celui de Campoisel et la rasiège de Badon dans les privilèges des empereurs Frédéric II, en 1223, et Charles IV, en 1359.
Jean Raynaud, bourgeois d’Arles, était fermier des terres à Mesuargues, le 5 septembre 1369 ; elles étaient bornées par le chemin allant à Ulmet.

Honoré de Romieu possédait des terres à Mesuargues en 1471. Fouquet et Honoré de la Tour en étaient possesseurs en 1484 et 1489.
Madeleine Isnard, femme de ce dernier, fit reconnaissance, le 12 octobre 1512, pour ses terres et pâturages, au lieu dit Mesuargues, d’une contenance de 30 sétérées, confrontant au chemin public d’Ulmet, à l’abreuvage joignant la brassière, et à la « Tour des hoirs de noble Guillaume de l’Estang.
C’est la Tour actuelle dites de Vazel.

Il est question de la Tour du Vallat dans le bulletin archéologique d’Arles de 1890, il est écrit page 152 (Comme la plupart des tours du Rhône, la Tour du Vallat était à la fois un phare et une forteresse ; elle fut fortifiée, en 1122 ; par le Comte de Provence Raymond Bérenger).
Si l’on s’en rapporte à l’étude très documentée sur la formation de la Camargue, de Gauthier-Descautes, notaire en Arles, il parait peu probable que la tour en question ait jamais été un phare ; car, le bras du Rhône, à l’embouchure de laquelle elle se trouvait, dit plus tard Aube de Bouic (3), n’était qu’une dérivation secondaire, débouchant dans des étangs, assez loin dans l’intérieur des terres (4).

Quand à la fortification de cette Tour par Raimond Bérenger, en 1112, il est à peu près certain que c’est une assertion erronée.
Il suffit de se rappeler que le Comte de Barcelone épousa, le 3 février 1112, Douce de Millau, donataire du comté de Provence, du chef de sa mère Gerberge, mais qu’il n’acquit effectivement des droits au comté que par la donation que lui fit sa femme, le 13 janvier de l’année suivante.

Raimond Bérenger était d’ailleurs en Espagne, au moment de son mariage.
Il y préparait ses troupes contre Bernard-Aton, passa le Pyrénées à leur tête, vers le mois de mai 1112, et signa la paix avec le vicomte de Nîmes, le 8 juin suivant La Lauzière d’après lequel Raimond Bérenger aurait mis en état les fortifications de Provence, en 1112, renseignement qui a servi sans doute au récit publié dans le Musée.

Pierre de la Tour vendit Mesuargues à Gabriel de Varadier, seigneur de Saint Andiol, qui en fit reconnaissance, le 16 novembre 1542.
Gabriel parait avoir laissé une situation embarrassée que se héritiers n’acceptèrent que sous bénéfice d’inventaire.

Le chapitre d’Arles se fit colloquer, au commencement du XVIIIe siècle, sur la majeure partie du domaine de la Tour du Vallat, et en payait le demi-lods, de neuf en neuf ans, à l’abbesse de Saint Césaire, comme on le voit par un acte du 7 novembre 1633, l’église d’Arles conserva ces biens jusqu’au moment de la Révolution.

La tour du Vallat a appartenu au marquis d’Aramon.