Le 11 octobre 1344, Raimond Rostang vendit ses droits à Bernard de Tressausses et à Bertrande, sa femme. Jean Raynaud, bourgeois d’Arles, fit reconnaissance au monastère de Saint Cézaire, comme emphytéote, le 11 août 1355, d’une faisse à la Corrège, confrontant au chemin de Saint Gilles. Trophime Raynaud, fils de Jean, hérita de la terre et la laissa à sa seconde femme Raimonde de Moulineuf. Celle-ci épousa, vers 1417, Pillipin de Viète, seigneur de Condet trésorier général en Provence, et l’affar de Raimonde fut appelé, à partir de ce moment, le mas de la Trésorière

Philippe de Viète , laissa un fils Louis qui, de Jeanne de Villeneuve-Trans, eut une fille Louise, mariée, en 1505, à Honoré de Castellane, seigneur de la Val de Chanant. Louise ayant refusé l’hommage à l’Abbesse de Saint Cézaire y fut condamné par sentence du lieutenant d’Arles du 10 janvier 1576 ; elle fit reconnaissance pour diverses terres, confrontant au chemin de Saint Gilles et aux terres de la Furane. Jean de Castellane, fils d’Honoré, ne laissa lui aussi qu’une fille, Louise mariée, en 1597, à André d’Oraison, et qui fit reconnaissance pour la Trésorière ; elle mourut sans enfants, après avoir testé, le 4 décembre 1627, en faveur de sa tante, Margueritte de Castellane, femme de Pierre de Louet de Murat, baron de Calvisson, petit-fils de Pierre, mourut le 19 janvier 1667, avec de nombreuses dettes. Jean Louis II, marquis de Calvisson, fils du précédent, colloqua tous les créanciers paternels et les siens sur le domaine de la Trésorière et vendit une partie de la terre, le 24 février 1674, à Michel et André de Perrin, au prix de 41000 florins. Ce démembrement comprenait les cabanes de la Marquise et de Jonquières ainsi que 280 sétérées du tènement de Palunlongue. Les créanciers susdits se réunirent à Arles, le même jour, et se partagèrent le restant de la propriété. Parmi eux, nous citerons seulement Jacques Tournezy, docteur et avocat à Montpellier, nouvellement pourvu d’un office de conseiller en la cour des aides, qui eut, dans sa part, le Mas de la Trésorière avec quelques terres avoisinantes. Marie-Lucrèce de Tournezy, fille et héritière de Jacques, épousa, par contrat le 10 avril 1711, François Marquis de Vogué et revendit la terre, le 17 novembre 1718, à Jacques de Molin ; il est dit dans l’acte que la Trésorière était d’une contenance de 56 seterée et 14 destes.

Je crois que la propriété resta dans la famille de Molin jusqu’à la révolution.
Au milieu du siècle dernier, la Trésorière appartenait à l’abbé Joseph de la Tour, qui possédait également le domaine de Monlong, en Camargue.