Note de la Rédaction (NdR) :
Maurice Vedel a été honoré par la FFCC lors du Congrès qui s’est déroulé le 20 mars 1983 à Châteaurenard.
Le même jour, fut remis le Diplôme d’Honneur FFCC à Lhoustau Gaston à titre posthume.

La liste des Congrès et des récipiendaires du Diplôme d’Honneur FFCC peut être consultée sur ce lien :
Villes de Congrès - Ass. Générales - Afeciouna honorés
"copies non autorisées" à éviter ...

Mais avant tout, précisons que la vocation taurine de Maurice Vedel est due au fait que son père fut certainement le premier vétérinaire régional à se spécialiser dans les soins à apporter aux chevaux et aux taureaux camarguais.
Dans toutes les manades d’ici et là du Rhône, on connaissait Franck Vedel ( né en 1877, décédé en 1962) qui exerça jusqu’à l’âge de 80 ans.

A cheval, en "charabanc" puis avec une petite 5 chevaux "Trèfle" , Franck Vedel partait visiter les élevages et son fils Maurice l’accompagnait bien souvent.
Sans aller jusqu’à raconter toutes les nombreuses interventions dans le soin des taureaux, nous nous devons de citer quelques anecdotes marquantes de son art.

En pleine gloire le Sanglier de Granon reçut un coup de corne d’un rival dans les testicules. C’était une blessure très grave pour ce fameux géniteur et Franck Vedel fut donc appelé à soigner les parties sensibles du grand cocardier.
A cette époque on ne disposait pas d’un appareillage perfectionné et notre vétérinaire dut aller à la clinique du docteur Simonot à Nîmes, chercher des puissants projecteurs, qui lui permirent de réaliser l’opération chirurgicale qui permit au Sanglier de retrouver toute sa virilité d’étalon.

Un autre grand cocardier, puisqu’il s’agit de Gandar, victime du terrible accident de chemin de fer qui lui fit perdre une corne, fut l’objet d’excellents soins.
L’intérieur de la corne cassée fourmillait de vers qui risquaient de pourrir complètement cette plaie. Franck Vedel parvint à cautériser la blessure et sauva le moignon qui devait permettre à Gandar de connaître une seconde et glorieuse carrière.

Un jeune taureau "Vovo" qui, à Mouriès, s’était blessé à la patte en coinçant Simian contre le fameux mur, devait courir quelques jours après à St Laurent mais, malgré le désir du manadier de présenter son jeune cocardier dans la piste gardoise, le veto du vétérinaire prévalut.
Peut être Vovo n’aurait pas connu la gloire si l’on n’avait pas écouté Franck Vedel, car la blessure aurait risqué de s’aggraver.

Maurice Vedel a donc pu s’initier à tout ce qui concerne l’élevage camarguais et bien entendu devint rapidement gardian amateur dans plusieurs manades et surtout chez Grand-Guillierme dont le bayle gardian était René Chabaud, celui qui a tant formé de gardians de métier : Marceau Tourreau, André Bouix, René Jalabert, Jacques Espelly, Armand Espelly, mais il fréquentait aussi la famille Blatière, le Marquis de Baroncelli et Robert.

Ayant acquis quelques taureaux et vaches, il s’associa vers les années 1949 à Gaston Lhoustau avec qui il resta jusqu’en 1971, date à laquelle fut créée la nouvelle manade du Languedoc

Parmi les cocardiers de valeur qui sortirent de l’élevage Lhoustau-Vedel l’un d’entre eux "Toison d’Or" était issu d’une vache que Vedel avait acheté à Blatière.

Sous le "label" Lhoustau-Vedel les taureaux qui ont eu quelque notoriété se nomment :

  • Sigoulette, Gitan, Africain, Vaunajol, Amiral, Vagabond, Siffleur, Sultan, Mythra, Aubaisien, Babieco.
    Quelques cocardiers nés pendant cette période se révélèrent après et acquirent leur titre de gloire notamment Duc, dont on sait qu’il fut Biòu d’Or en 1975.

Maurice Vedel participa aussi à de nombreuses abrivado-bandido, soit avec Aubanel mais aussi avec la manade du Languedoc et il a évoqué certaines d’entres elles riches en anecdotes.

Au sein de son village, notre ancien manadier a été pendant longtemps conseiller municipal, mais s’est retiré aux dernières élections pour laisser la place aux jeunes. Il conserve néanmoins plusieurs activités notamment au sein du bureau d’aide sociale, du comité des fêtes et du club du 3e âge dont son épouse est la présidente.
Et n’oublions pas on plus ses talents de conteur en Lengo Nostro, qu’il s’agisse de réciter des poèmes de José d’Arbaud ou de De Montaut-Manse.

Avec modestie Maurice Vedel a depuis de nombreuses années, tenu une bonne place dans notre aficion camarguaise et languedocienne. Aussi, nous sommes heureux de nous associer à l’hommage que lui a rendu la fédération en lui décernant le diplôme d’honneur sur proposition de l’un de ses ancien compagnons d’armes, André Bouix, qui fut d’ailleurs unanimement adoptée.