<span style="color:#FF0000;"> Introduction :</span>

Dans lequel on démontre que si on ne change pas promptement leur direction, le Port de Bouc sera comblé dans moins de 80 ans, et par suite, la rade et le port de Marseille.
Avec un projet pour un changement du cours de ce fleuve, et des vues sur le dessèchement de l’ile de Camargue, terminé par un projet de canal pour remplacer la navigation incertaine et dangereuse des Bouches du Rhône.

Nous ne ferons pas un pompeux étalage d’érudition, pour prouver l’utilité de la navigation et du commerce en général, et sur l’importance de la navigation du Rhône en particulier ; tous ces avantages sont connus, notre but est de les conserver, de les augmenter, s’il est possible.

Nous avons été frappés du danger dont le Port de Bouc, et successivement celui de Marseille sont menacés, son port est sans contredit le plus beau et le plus sûr ; son entrée entre deux rochers, et les hauteurs qui l’environnent, le mettent à l’abri de tous les vents.
Les vaisseaux y sont enfermés comme dans un parc, et qui a fait de Marseille une des cités les plus opulentes de l’Europe. Elle attire dans son sein et dans son port et dans les négociants et les vaisseaux de tous les climats ; sa bourse est comme l’assemblée des nations ; elle est en quelque sorte l’univers en abrégé, par la quantité et la variété des costumes qu’on y rencontre.
Eh ! bien tous ces avantages diminuent sensiblement, et finiront par être anéantis si les Bouches du Rhône ne sont promptement changés.

La plage de Foz (a) et le golfe de Léon ou Lyon deviendront un jour comme les marais de la Hollande. Ce fleuve se perdra dans ses dépôts, c’est le moment de prévenir ce malheur, un plus long retard en rendrait les moyens plus difficiles encore et peut être impossibles.

Dans cet objet, le changement du cours du Rhône, pour lui donner une autre direction dans la mer, est indispensable, cette nouvelle direction, rendra la navigation de l’entrée du Rhône difficile ou impossible, que trop d’intérêts exigent une communication facile de ce fleuve avec la mer, nous conservons cette communication précieuse, par le moyen d’un canal navigable, pour les plus gros Allèges,(b) qui sera établi, de l’étang ou mer de Berre à Arles, Le changement des Bouches du Rhône pour éviter le comblement des Ports de Bouc et de Marseille, formant le principal intérêt de ce mémoire, nous nous voyons forcés d’entrer dans de grands détails, pour prouver que nos vues sont justes, nos craintes fondées et nos projets utiles. En conséquence, nous le diviserons en 4 parties.

1/ La première comprendra les détails historiques sur Bouches du Rhône, et nous y rendrons compte de tous les projets et travaux faits pour les rendre navigables, de même que des différents projets de canaux proposés depuis 1661 jusqu’à présent ; projets toujours rejetés parce que les résultats en dernière analyse seraient l’anéantissement du port de Bouc.

2/ Deuxième partie sera relative aux moyens à employer pour éviter le comblement des ports de Bouc et de Marseille, en changeant la direction du Rhône au-dessous d’Arles.

3/ La troisième renfermera des vues sur le dessèchement complet de l’ile de Camargue

4/ Cette dernière partie, contiendra un projet de canal propre à remplacer la navigation incertaine et toujours dangereuse des Bouches du Rhône.