VOICI NOTRE PROJET

73/ La longueur du canal depuis le Rhône à la porte de la cavalerie d’Arles, jusqu’à l’étang de St Chamas ou mer de Berre, est de 36359 mètres, à savoir :
2128 mètres, depuis le Rhône jusqu’entre les deux canaux des vidanges ;
1021 mètres depuis ces canaux jusqu’au canal de Craponne, où commence la Crau.
6012 mètres depuis ce canal jusqu’au marais de Meyranne ou des Canonges ;
7158 mètres depuis le marais jusqu’à St Martin de Crau ;
4578 mètres depuis St Martin jusqu’au canal de Meyrol ;
5151 mètres depuis le fossé Meyrol jusqu’à un fossé donnant dans l’étang d’Entressen ;
6616 mètres depuis la roubine jusqu’au centre du bassin de partage près du canal d’Istres ;
1223 mètres depuis le bassin jusqu’au canal d’arrosage du camp de Raoux ;
2472 mètres depuis le canal jusqu’à la mer.
Il y aura en outre une longueur de de 400 mètres de double digue ou jetée en avant dans la mer, pour former un chenal ou port à l’embouchure du canal.

74/ Le bassin de partage qui sera établi dans la Crau, près le canal d’arrosage d’Istres sera à 51 mètres au dessus du niveau de la mer, et 49 mètre au dessus du niveau des basses eaux ordinaires du Rhône à l’embouchure du canal à Arles

75/ Le volume d’eau à amener de la Durance pour alimenter le canal, pourra être pris a volonté dans cette rivière, nous pensons cependant qu’on peut le fixer provisoirement à 2 mètres cubes pas seconde, ce qui équivaut à peu près à huit moulants ; (f) de sorte que le canal recevra par jours 175800 mètres cubes d’eau.
La distance de la prise des eaux à la rivière de Durance sous Malemort jusqu’au point de partage est de 25400 mètres, a savoir,
1880 mètres depuis la prise jusqu’au pont près de logis de Dounneau ;
7404 mètres depuis ce logis jusqu’au bassin de division de Lamanon ;
9740 mètres depuis ce bassin jusqu’au Merle et ;
6410 mètres depuis le Merle jusqu’au bassin de partage.
La pente depuis la prise des eaux jusqu’au partage est de 53 mètres. Un avantage que procure cet éloignement de la prise, c’est que les eaux en arrivant au canal de navigation auront déposé la plus grande partie du limon dont elles pourraient être chargées.

76/ Nous avons remarqué que les bâtiments que l’on emploie pour faire du cabotage entre Marseille et Arles sont les Tartanes (g) et les Allèges, (h) les Tartanes portent depuis 24 jusqu’à 60 tonneaux, et les Allèges depuis 50 jusqu’à 130 tonnes ; ces derniers navires sont plats par-dessous, ce qui les rend susceptibles de porter des charges plus considérables, de prendre moins d’eau et de courir moins de risques lorsqu’ils échouent.

77/ Une Tartane de 60 tonneaux est ordinairement montée de cinq hommes, et un Allège, de 100 tonneaux, n’en a pas davantage ; il est donc plus économique de n’employer que des Allèges ; il est donc nécessaire pour éviter les doubles versements et toutes les avaries qui en sont la suite de donner au canal des dimensions capables de recevoir les bâtiments de cette espèce, et de n’en avoir pas de particuliers, comme cela se pratique à presque tous les canaux de navigation ; il faudra seulement avoir aux deux extrémités du canal une grue ou machine à mater.

78/ Un Allège du port de 120 à 130 tonneaux a 24 mètres de longueur de quille et de 33 de longueur totale, depuis l’extrémité de l’Allete jusqu’à celle de la flèche ou Bertelot, 7 mètres de largeur au ventre et environ 4 mètres de hauteur de quille à la couverte ; il tire près de 2 mètres d’eau lorsqu’il est chargé, il faut donc que la largeur du canal, des écluses et des ponts soient relatives à la grandeur de ces bâtiments, pour que le cabotage n’éprouve aucune perte ni aucun retard.