Frédéric Mistral est né le 8 septembre 1830 au Mas du Juge à Maillane dans les Bouches du Rhône où il est resté pratiquement toute sa vie.
Il y est décédé le 25 mars 1914.
Mistral a obtenu le prix Nobel de littérature en 1904 (plus précisément, la moitié du prix qu’il partage avec l’espagnol José de Echegaray ; le prix Nobel avait été créé en 1901).
C’est le plus grand poète provençal, le Maître de Maillane.

Le Mas du Juge
Lou Soulèu me fai canta
devise de Frédéric Mistral
Sa maison du Lézard est devenue
le musée Mistral dans son village natal
Avec l’argent du Prix Nobel
il a créé le Museon Arlaten

Ses principales œuvres sont : Mirèio, Calendau, Nerto, Lou Pouèmo dóu Rose, lis Isclo d’or, lis Oulivado, Lou Tresor dóu Felibrige, Memòri e raconte. Elles ont été traduites dans de nombreuses langues étrangères, y compris en français.

En 1854, Frédéric Mistral et six autres poètes provençaux : Aubanel, Brunet, Giera, Mathieu, Roumanille, Tavan, fondent, au château de Font-Ségugne, près d’Avignon, le Felibrige* , mouvement destiné à redonner son rang, son honneur et sa noblesse à la langue provençale.

Ce mouvement existe toujours, il a à sa tête un Capoulié (président) et 49 Majourau formant le Consistoire (Conseil d’Administration). Vous pouvez adhérer au Félibrige.

Mistral a participé au mouvement des idées de son temps. Il était un partisan convaincu du Fédéralisme.

En 1867 en Catalogne un puissant mouvement fédéraliste se dresse contre l’Etat espagnol, il est conduit par Victor Balaguer, Jacinto Verdaguer, Milos y Fontals. Pendant quelques temps ces derniers sont déclarés indésirables en Espagne et la reine Isabelle II les exile.

Jean Brunet, fondateur du Félibrige aux côtés de Mistral, lié à certains des exilés catalans, leur offre l’hospitalité des félibres provençaux. Les catalans passent quelques mois en terre provençale puis regagnent leur pays.

Au mois d’août les catalans sont invités par les félibres provençaux ; un grand banquet se déroule à Font-Ségugne, les catalans, en remerciement de l’accueil fait par les félibres lors de leur exil, offrent une coupe en argent aux félibres. Mistral prévenu de ce cadeau compose « la Cansoun de la Coupo ». Elle contient 7 couplets de 4 vers et un refrain de 5 vers.

Mistral croyait avoir composé cette Cansoun sur l’air de « Guihame, Tòni, Pèire » un noël de Saboly (noëlliste comtadin du XVIIème s.), des recherches ultérieures ont permis de savoir que le noël est d’un certain frère Sérapion (XVIIème s.) sans qu’on soit sûr que la musique soit de ce même frère.

La Cansoun de la Coupo, appelée couramment « la Coupo Santo* est devenue l’hymne national des provençaux.

Lors du banquet de 1867, tous les participants avaient bu un peu de Chateauneuf du Pape dans la Coupo.

En temps normal la Coupo est conservée dans un coffre, traditionnellement elle « sort » au moins une fois l’an au moment de la Santo Estello (fête annuelle des félibres se déroulant pour Pentecôte dans une grande ville du pays d’Oc). A la fin du banquet de la Santo Estello, le Capoulié du Felibrige prononce un discours puis boit à la Coupo (du vin de Chateauneuf du Pape). Ensuite tous les félibres peuvent boire aussi à la Coupo.
La Cansoun de la Coupo se chante le plus souvent à la fin d’une manifestation provençale.
Habituellement on chante les couplets 1, 2 et 7, encore que certains aiment remplacer le couplet 2 par le troisième …. Le dernier couplet se chante un peu plus lentement et solennellement ; pour chanter ce dernier couplet on se lève, encore que certains chantent la totalité de la Coupo Santo debout (c’est un hymne national … !), les hommes se découvrent. Au dernier couplet aussi, les hommes se découvrent.
Après avoir chanté la Coupo on ne doit pas applaudir.

En 1877 les félibres provençaux invités en Catalogne ont offert à leur tour une Coupo aux catalans. Celle-ci a été cachée de 1939 (chute de la Catalogne) à 1974 (mort de Franco). Elle est conservée à la Generalitat de Catalogne à Barcelone.

Statue de Frédéric Mistral
sur la place du forum d’Arles
inaugurée le 30 mai 1909.
Ce jour là, en la découvrant,
le poète aurait dit :
"Me manco pus que la valiso !"
(il ne me manque plus que la valise),
comme s’il attendait un train !
Le tombeau de Mistral à Maillane

Portfolio