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Extraordinaire en ce sens qu’il s’agissait là de la dernière sortie du Champion Sabri Allouani. Il ne rasetera plus jusqu’à son jubilé du mois d’octobre.

Pourquoi ?

Il faudra lui poser la question, il n’appartient à personne de s’immiscer dans les méandres des décisions d’un autre.
Depuis les gradins, il s’en est vu des choses, et pas les mêmes selon que l’on tendait l’oreille à droite, à gauche ou derrière. Que serait la course camarguaise sans cet aréopage de gens compétents s’étalant sur les étagères.

Hier, Sabri ne s’est pas amusé à raseter, on aurait dit qu’il s’attendait à pouvoir prendre du plaisir à se mêler au groupe de raseteurs, guettant comme les autres le moment opportun pour se lancer dans de bonnes conditions, pour de belles courses. Il n’en a pas été ainsi, et il s’est retrouvé, par le manque d’initiative des tenues blanches présentes, en fer de lance de l’attaque. Il a bien essayé de laisser partir les uns et les autres, de les encourager à se lancer, mais ses "Là, maintenant !"... sont restés lettre morte.

Sentant leur réticence, il ose même au 4e taureau leur conseiller de se lancer à blanc pour pouvoir prendre le biòu à la reprise. Toujours dans un vide sidéral.

Alors il s’est lancé, mais pas toujours comme il aurait voulu. Ses rasets étaient propres, longs et lancés... Du Allouani à n’en pas douter. Mais sans l’aiguillon de la compétition, sans opposition ni sans réel rival en cette après midi, il manquait l’adrénaline. Ne restaient dans une telle course que la lassitude, et l’obligation de satisfaire le public.
Une longue période où tous se regardent, attendant de partir, attendant que l’autre parte sur Rodin...
C’est ainsi qu’il se lance à l’assaut du Biòu des Baumelles. Il n’aurait pas dû être accroché. Pourtant, sans cette adrénaline, il lui a manqué une demi-seconde pour se mettre à l’abri sur son raset. Il n’est pas question de fatigue, de préparation ou autre... Ce qui a manqué au champion ce jour là est un autre champion, quelqu’un contre qui se battre, quelqu’un qui le fasse aller plus loin et plus haut.

Du coup, le voilà en danger sur des actions faites pour lui.

Après il reste la course. Une course terne, dans laquelle les biòu ont outrageusement dominé, ou plutôt n’ont pas été rasetés. Songez plutôt, une course aux As dans laquelle aucun taureau ne perd une ficelle, voire même rentre un et deux glands...
Extraordinaire...

Les victimes en seront une fois de plus les uns et les autres. La ffcc et ses règlements, ou les tourneurs qui ont mal travaillé.

Pourtant à bien y songer, la règlementation n’empêchait pas les hommes de retirer le premier gland de la tête d’Ivan, ou la cocarde de celle de Rodin. Quant aux tourneurs, ils se sont retrouvés de plus en plus près des biòu, avec des raseteurs de plus en plus loin d’eux. Leur rôle est de tenir un biòu certes, mais combien de temps le peuvent ils, avant qu’un raseteur ne se lance...

Dans les gradins, les touristes ont, malgré ce commentaire, apprécié la course. " Gorgious, absolutely fabulous..." Avec les yeux de la nouveauté ce sport a vraiment quelque chose de fantastique.
Avec l’habitude, notre regard s’est voilé, recherchant toujours plus, toujours autre chose, et jamais satisfait.
La course n’était peut être pas si mauvaise dans le fond, ce qui voudrait dire que les taureaux étaient réellement bons, en tous cas trop dangereux pour un groupe d’hommes totalement dépassés par l’affiche proposée à Nîmes ce jour là.

Serait-ce le retour tant attendu des Biòu ?...

La course en images :

Portfolio

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