Footballeur pro (1 an à ST Etienne), raseteur, tourneur qu’il fut pour Jacky Siméon...

Une forte personnalité s’en est allée.

Que Juliette son épouse, ses enfants et toute sa famille, ses proches et tous ceux qui l’aimaient soient persuadés de mes profondes condoléances ainsi que de celles de la Fédération Française toute entière et de tous les afeciouna.

Léo....

Leo
à son apogée.
Ah ce genou !
ST Laurent d’Aigouze
le 6 avril 2008
La dernière que j’ai pu lui faire :
<fév 2009, journée F. Guillierme

Voici ce qu’en disait Furet dans un article du 27 Février 2007 :

Il a été un homme marquant de la course camarguaise, en tant qu’acteur physique, mais de nos jours encore c’est un sacré personnage.

Léo Dupont est né un 13 avril de l’an de grâce 1924 à Aimargues, il a pratiqué comme beaucoup de garçons le football, il a eu un frère ainé ayant pratiqué ce sport à un niveau très correct, entre autres Bagnols et Aigues Mortes.
Lui débuta a Aimargues en 1940 où sa carrure fit qu’il exerça ce sport à une place toute désignée, défenseur.

Il signe a Vergèze, remarqué par des recruteurs professionnels de l’ASSE, il se rend dans ce grand club forézien, mais il a la nostalgie de son pays et revient chez lui et signe au Vigan, puis il joue pour St Laurent et il termine en 1962 sa carrière au Grau avec Germain, Blaha et Mezy (le père de Michel).

Mais il a une autre passion comme beaucoup dans cette région , il a la fe di biòu et s’amuse dans les courses de fêtes votives.

  • 1944 grande année bouvine, il attaque à raseter les vaches cocardières et il en est ainsi, alternant foot et taureaux, jusqu’en 1948.
  • Là les choses sérieuses commencent il rasète les grands cocardiers. Il y démontre une certaine valeur et malgrè la présence de grands du raset, il réussit a s’imposer , jusque dans les grandes pistes.
  • Les taureaux qu’il avait le plus à sa main ont pour nom, Sangar de Laurent, Juif de Lafont, Carretier de Bilhau, Régisseur de Raynaud, San gilen de Nou, Arrogant de De Montaud. sur lesquels il réalise de beaux attributs.

Bien sûr tout cela ne va pas sans aléas et Léo reçoit à plusieurs réprises la cornada. de ses adversaires : Charmentoun de Lafont à Marsillargues ; une vache à Boisseron, en 1959 a Port St Louis en tant que tourneur, par Gendarme de Nou, par Galant de Lafont à Aigues Vives.

Mais sa robuste constitution lui permettait de reprendre rapidement du service dans les pistes, jusqu’en 1958 date a laquelle âgé de 34 ans il range le crochet, mais va continuer à exercer en piste en qualité de tourneur, et quel tourneur !

Tous les raseteurs pour lesquels il a officié, n’eurent qu’à se féliciter de son aide et de ses conseils. D’abord les provençaux Falomir et Soler, puis Roger Pascal, Norbert Geneste, Patrick Castro et Gérard Barbeyrac.

On sait qu’il termina avec Jacky Siméon. Et nul ne peut nous contredire si on affirme que le tourneur Aimarguois, même s’il n’avait plus la même vélocité, à grandement contribué à l’épanouissement du raseteur Pérolien.

  • 1974 le cadet des Siméon a subi bon nombre de blessures, surtout a une épaule.
  • Il arrète définitivement en piste à la fin de la saison 1977.
  • Mais il a été aussi en charge de l’école taurine de Pérols, où il découvrit : Jean-Pierre, Raymond et Jacky Siméon.

Quelques anecdotes et réflexions  :

  • St Rémy : "tiens ! écoute celle çà ; en 48, derrière les vrais glands du Pescalune, on en avait mis d’autres en or. Et c’est Julot Lopez qui en avait levé un, alors, Siampi avait la cocarde"
  • "J’ai raseté Cafetier pour sa despédida à Lansargues. C’était Simian qui devait lui faire cinq rasets ; mais comme il arriva en retard, c’est moi qui décidai de les faire...Je me suis quand même arrêté au premier, tellement j’avais été "quiché" en sautant sur le bouton de roue de charrette et à deux doigts de la cornada".
  • Et oui les plans sans contre piste étaient légions à l’époque.
  • "Ma première royale fut celle de Lafont-Delbosc, à Lunel"
  • Les Saintes : "Moi la première fois que j’ai tourné pour Soler aux Saintes il a levé 17 attributs"
  • Les écoles : "Les écoles taurines, c’est bien, car ça fait aimer les taureaux aux jeunes, mais il faudrait faire après une sélection pour améliorer uniquement ceux qui en valent vraiment la peine".
  • Les courses : "il n’y a pas trop de courses ; mais d’affiches...Si la course libre dépérit, c’est bien la faute aux clubs taurins et aux municipalités qui veulent toujours briller davantage que les voisins. Avant les villages n’organisaient des grandes courses que pour leur fête votive !..."
  • Hommage : "Je suis un admirateur de Charles Fidani".
  • Au sujet du public :"Le public aussi a bien changé. Aujourd’hui trop souvent on ne vient plus "déguster la course" selon l’expression de Fidani ; mais pour prendre parti pour l’un ou l’autre, pour siffler et parfois s’occuper de choses auxquelles on a rien a voir"

Propos tenus en 1977, 30 ans plus tard comme il a raison, comme c’est plein dans l’actualité.

  • Parlant des raseteurs :"De mon temps, il y avait plus d’amitié entre les hommes dans la piste. Il y avait aussi moins de tourneurs
  • Parlant de Jacky Simeon, il a dit en 1977 : "en tauromachie, il en sait aujourd’hui plus que moi. C’est un grand raseteur, je ne me suis pas trompé

Sources :
Ont servi de support les articles de Laborieux et Santen dans différents Camariguo.
Ils étaient agrémentés de photos de Galibert.