Août 1944, dans le plan d’Aubais, lors d’une course de vachettes, la cocardière Tigresse décède en piste d’une crise cardiaque et laisse orphelin un veau de 4 mois à peine.

La période est difficile avec l’occupation et le caganis * va devoir se débrouiller tout seul.
Il le fera très bien jusqu’en juin 1945, où les manadiers le passent en ferrade.
C’est Albin Aurillon, régisseur au mas de la Mourade au Cailar (actuellement Saint-Pierre), qui le couche pour le marquer.
Le jeune taurillon se verra donc baptisé du nom de REGISSEUR

Régisseur, comme tous les produits de la manade Raynaud, va débuter à Aubais en 1948, mais ne sortira de l’anonymat qu’en 1951 à Lunel.
A partir de là et pendant 10 ans, Régisseur va maintenir haut les couleurs de l’élevage, et ce, malgré plusieurs blessures dont la plus curieuse fut provoquée par un piquant d’aubépine planté dans la gencive, l’empêchant de manger normalement.

Le biòu d’or gagné en 1957 récompense bien le taureau, mais aussi, et c’est justice, la famille Raynaud, dont le légendaire papé, compagnon de lutte du Marquis de Baroncelli, œuvra toute sa vie au maintient du sang Camargue pur.

Par son père, Prouvenço, Régisseur était le frère de Vovo, et comme son aîné possédait une grande agressivité dont firent les frais, Soler, San Juan, Falomir mais surtout Benedetto grièvement blessé le 12 mai 1957 en Arles.

Régisseur s’arrête de courir en 1961et son départ marque le début d’une période creuse pour les manadiers qui ne reviendront au premier plan qu’en 1966, en remportant le Trident d’Or

Entre temps Régisseur est mort le 02 novembre 1965
Il est enterré dans la cour du Grand Radeau aux Saintes

Photo Salva