Quand la mer courroucée, sous l’effet de la vague,
Enlise les épis, menace le village,
Quand l’envahissement se répand sur la rive,
En se brisant aux blocs, il éclate, il fulmine,
Dans un grondement sourd, imitant le tonnerre,
D’amertume il vomit sa puissante colère,
Éclaboussant partout, écrasant à la fois,
L’immense tas de pierres, allant même au-delà,
Inonde la jetée, le chemin de ceinture,
On voit de l’eau partout, même les devantures,
des maisons, les toitures, regorgent d’humidité,
Et le vent d’est soufflant, ne fait que l’aggraver,
Pauvre pays Saintois, cher a notre nature,
Resteras-tu longtemps, voué à l’infortune ?

La ville d’Ys, raconte la légende bretonne,
Fut engloutie par les flots, parce que personne,
ne croyait à une fin tragique, on avait bien le temps,
D’attendre les événements qui se produiraient, pour autant,
La négligence des uns, est une chose triste en soi,
Quand les autres savent, maintenant, ce qu’il arriva,
Or, en fait est certain, c’est que dans notre pays,
On se soucie fort peu, de cette tragédie,

Et pourtant, la mer ronge a son aise,
Le littoral Saintois, cela ne vous déplaise,
Il a suffi, de 80 années, pour être grignoté,
D’une plage très belle, laquelle s’étendait,
Du Grau d’Orgon, à la pointe des Sablons,
Les anciens du pays, envie, vous diront,
Que dans leur prime jeunesse, pour atteindre la plage ,
Il fallait s’obstiner, marcher d’un pas de sage,
Seuls, les mulets bâtés, atteignaient le rivage,
Transportant aux pêcheurs, victuailles, breuvages,
Ramenant au village, poissons et crustacés,
Péchés la veille, pour les vendre au marché.

De nos jours, les temps ont bien changé,
La plage d’autrefois, celle de nos aînés,
Disparue à jamais, qu’il ne faut s’y méprendre
On risque de sombrer, comme dans une étreinte,
La mer enserrant fortement, notre chère cité,
Rien n’est sauvegardé, il faut la protéger,
Contre les coups de mer, ces houleuses rafales,
Qui font trembler la terre, déblaient sur leur passage,
Tout ce qui est obstacle, et d’un seul coup de dent,
Risque de réduire, notre ville, au « Néant » ?