La Bouvino : Il est temps de parler des compétitions.
Qui dit compétition dit trophée des As, récompense suprême, mais aussi Cocarde d’Or, Palme d’Or.
Quelles sont tes ambitions ?

Robert Archet : Mes ambitions sont celles de tout sportif, c’est-à-dire de rentrer dans l’arène pour gagner.
L’envie de gagner est la clé de tout. Je perdrai peu-être mais cela ne sera pas sans me battre et combattre.

La Bouvino : La Cocarde d’Or c’est la lutte d’un jour, c’est le couronnement d’un homme en fonction d’une journée.
La Palme c’est trois journées contre les meilleurs taureaux et cela me semble davantage dans tes cordes.

Robert Archet : J’ai toujours affirmé que j’aurais beaucoup plus de plaisir à remporter une Palme d’Or qu’une Cocarde d’Or ce qui surprend souvent les gens.
La Palme d’Or est à mon sens la compétition la plus complète qu’il puisse exister et son palmarès ne comporte que des grands raseteurs.

C’est une compétition qui tient moins à un fil que la Cocarde d’Or.
Inscrire son nom à la Palme d’Or aurait la même signification pour moi que si je gagnais le Trophée des As.

La Bouvino : Depuis 1981, où tu cours au Trophée des As, à part, la première année qui fut une année d’adaptation, tu as toujours été classé remarquablement dans le palmarès final, ce qui veut dire qu’il y a une régularité extraordinaire au cours des saisons et cela au plus haut niveau.

Robert Archet : Je dois cela d’abord à ma condition physique, à mes moyens physiques, car question main je ne suis pas très régulier.

La Bouvino : Sans doute, mais une telle régularité dans les premières places veut dire tout de même que tu enlèves quelque chose.
Il faut faire attention aux étiquettes que portent les raseteurs .
En ce qui te concerne en évoque d’abord ta super activité puis invariablement ton manque de main. Or lorsqu’on observe les classements tu es régulièrement dans les premiers.
C’est une drôle de contradiction.

Robert Archet : Je crois que cela tient au fait que je suis un garçon d’une très grande simplicité et cela, hélas, cela me porte tort.
Mais, je ne regrette pas du tout l’option que j’ai adopté. Tout le monde a plaisir à me parler et à me côtoyer et cela est très important pour moi.
Je ne me vois pas avec une grosse tête.
En fait les gens font le rapport entre mon activité et ce que j’enlève. Mais j’ai besoin de cette activité pour me sentir bien. Mon style est ce qu’il est, tant mieux pour les autres s’ils sont plus efficaces que moi.

La Bouvino : Parlons un peu de l’organisation du Trophée des As 1986.
J’ai l’impression que peu de gens s’y retrouvent avec des dimanches sans aucune course pour les As justement.

Robert Archet : Effectivement, les organisateurs sont des gens d’une très grande gentillesse pour la plupart mais je trouve des choses bizarres, ne serait-ce que la cotation des points apparue cette année.
On découvre des ¼ et des ½ points qui vont nous obliger à nous transformer en mathématiciens avec ces calculs de pourcentage.

Peut-être qu’eux aussi sont sont dans une période difficile et il est vrai que la logique devrait être un peu plus à l’ordre du jour. C’est dommage, d’autant plus que ce sont eux les patrons de la course camarguaise puisqu’ils organisent les compétitions.