La Bouvino : On devrait à présent faire le point sur la publicité à l’heure actuelle.
Cela a été le grand boum de l’année 85. Chacun se souvient de cet épisode, Chomel, le clou enfoncé dans la tradition. Mais aujourd’hui lorsqu’on regarde dans une piste je vois 1/3 des raseteurs portant une marque sur le maillot, correspondant exactement à ce que la fédération a déterminé, donc tout le monde est discipliné. Ensuite on n’entend aucune remarque désagréable du coté des spectateurs. On a l’impression qu’il y a 50 ans que la publicité figure sur les maillots. C’est rentré dans les mœurs en l’espace de 6 à 8 mois. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

Robert Archet : C’est la manière avec laquelle elle est arrivée qui a choqué une partie du public, plutôt que l’idée de la publicité.
Il est certain que Christian Chomel a très bien agi et je ne trouve pas que le petit badge publicitaire sur la gauche de son maillot nuise à ses qualités professionnelles ou au déroulement normal du spectacle.

Certains ont été choqués par l’idée d’argent qui est liée à la publicité et c’est ce qui a faussé le problème au départ.

Je suis totalement pour la publicité.
Sans aucun doute certains craignent qu’avec des accords publicitaires de nouvelles firmes se prennent au jeu et deviennent sponsors de la course camarguaise. Imaginons en effet que ces firmes apportent apportent leur argent à la fédération au travers du sponsoring.
La peur à mon sens s’est emparée des gens en place et leur réaction a été à la hauteur de leur peur.
Les gens en place méritent tout de même un coup de chapeau. Ce sont eux qui ont créé, ce sont eux qui ont fait de la course camarguaise ce quelle est, et je crois que personne n’oubliera ce qu’ils ont fait. Quoi qu’il puisse se passer ils ont leur place parmi nous.

La Bouvino : Donc publicité et sponsors aujourd’hui font bon ménage dans la course libre à la plus grande satisfaction des raseteurs d’une part qui sans doute à mon avis, contrairement a ce que pense les gens ne doivent pas en retirer des bénéfices financiers aussi juteux que ce que j’entends autour de moi.

Robert Archet : le public parle souvent en étant totalement en dehors du coup.
Il est toujours sûr que quelqu’un gagne dix fois plus que ce qu’il gagne réellement. Un raseteur à de très rares exceptions près, parle très peu de ce qu’il gagne, sauf à de très rares privilégiés au à ses proches et encore !
A partir de là, on prêche le faux pour savoir le vrai, et surtout on fait celui qui sait plus que les autres.

La Bouvino : Et ils sont souvent à coté de la plaque ?

Robert Archet : Finalement c’est une chose très agréable, car quand on parle de quelqu’un , c’est qu’on a envie d’en parler.
Cela fait toujours plaisir par exemple d’entendre que C. Chomel touche des sommes d’engagement phénoménales alors que c’est faux, mais c’est bien pour lui, c’est une bonne action publicitaire.
Tout le tapage fait autour de la publicité et C. Chomel m’ont bien amusé car si j’avais voulu faire échouer le projet et l’action, je n’en aurais pas du tout parlé alors qu’ils ont amplifié la publicité au point d’en faire une grande réussite.
Cela prouve que la publicité porte et que les raseteurs sont bon support. Dans une action publicitaire que cherche le sponsor ?
D’en tirer un bénéfice.
S’il donne de l’argent, c’est qu’il a envie d’en tirer quelque chose, qu’il y ait un retour.

La Bouvino : Finalement aujourd’hui on a l’impression que c’est un problème complètement dépassé. Plus personne n’en parle.

Robert Archet : Il n’y avait pas à en faire un tel problème.
Mais si l’on regarde autour de nous dans tous les domaines nous sommes assaillis par la publicité, la télé, les joueurs de foot, ou de tennis ou bien Roland Garros !
Tous les sports sont sponsorisés et la course camarguaise ne pouvait y échapper.

Je ne dis pas que ça plaît, que c’est enthousiaste, mais que cela gêne le déroulement du spectacle ou choque le public, non !