Il était né en 1935 à Aigues-Vives, un des hauts fiefs de la bouvine, et après s’étre amusé aux emboulés comme beaucoup des garçons de son àge, au retour de l’armée, à 20 ans, il revêt la tenue blanche et se ’trouve en piste avec Léo Dupont, Pradera, Albuisson, Pierre Granier, Félix Castro, Maurice Lansac et Norbert Geneste, puis avec Soler, Pascal, San Juan, Canto et encore César, Marchand, Rinaldi, Jacky Bouchité et bien d’autres encore, et cela pendant les vingt années où il va affronter avec cran, efficacité et succès tous les grands cocardiers du moment. Il lui faudra s’imposer pour se faire un palmarès. Robert Espaze y parviendra et se hissera et se maintiendra dans l’élite des As du crochet.

Dans les arènes, c’était l’époque de Gandar de Blatière, de Cosaque de Lafont, d’Evêque et Régisseur des frères Raynaud, de San Gillen de Nou de la Houpelière, de Lopez de Thibaud, de Fourmigo de Ricard, de Tigre de Laurent, de Petit Loulou d’Aubanel et de quelques autres de grand talent.

A son palmarès, où Trophées et Coupes ne dépassaient pas la centaine comme de nos jours, deux très belles victoires à la Palme d’Or en 1960 précédant Roger César et en 1961 précédant André Soler, une deuxième piace en 1964 derrière le Salonnais.
Il sera également vainqueur du Gland d’Or toujours à Beaucaire en 1960, de la Marguerite d’Or la méme année — c’était celle de la création de cette épreuve — et terminera en deuxième position à deux reprises en 1961 derrière Lansac et en 1963 précédé par Jacky Bouchité et triomphera au Gland d’Or à Saint-Gilles en 1969.
Il se classera à la Cocarde d’Or avec une place de dauphin en 1964 avec 9 points, le vainqueur étant ce jour-Ià encore Dédé Soler avec 13 points et une troisième en 1968 où à l’arrivée trois hommes étaient dans un mouchoir. Le vainqueur : Jean-Claude Fabre (11 points), Robert Marchand (10) et Robert Espaze (9).

Quant au Trophée des As, deux belles places d’honneur en disent long sur sa valeur et le rôle important qu’il a joué dans toutes les pistes.

1961 et 1964 : deuxième, chaque fois Soler alors au summum de sa carrière, fournissant le vainqueur. Ajoutons un troisième rang en 1963
1er : Soler, 2ème : Pascal.

D’autres succès complètent ce palmarès que beaucoup de raseteurs voudraient avoir : Trophée du Moulin à Fontvieille en 1957 et coupe à Mauguio, etc...

Lui aussi la corne ne l’a pas épargné, les plus graves blessures étant celles infligées par Marin de Lafont à Aigues-Mortes, par Fourmigo de Ricard à Arles, par Bajan de Lafont.
Robert Espaze laissa le crochet avant d’atteindre la quarantaine, fit quelques temps tourneur et quitta bientôt definitivement la piste.

Sans être jamais une super vedette, Robert Espaze restera dans la mémoire des afeciouna comme un grand raseteur dont le nom ne s’oubliera pas.

Le mercredi 8 aoùt 1990, très nombreux étaient les gens de bouvine qui l’ont accompagné au cimetière d’Aigues-Vives avec la présence de nombreuses personnalités du monde taurin, d’anciens raseteurs, ses compagnons de piste et sur la tombe, Antoine Giniès, avec beaucoup d’émotion, lui adressa un hommage bien mérité.