Roi de Camargue (4/4)
Le cinéma est arrivé à un assez beau degré de perfection pour que nous ayons le droit de ne pas nous déclarer satisfaits par ce film local que nous aurions voulu bien plus supérieur.
On assiste, devant l’écran, à des tours de force autrement difficiles et on aurait pu nous donner de « Roi de Camargue » une réalisation plus intelligente moins romanesque et surtout plus respectueuse de la couleur locale.
Maintenant il faut tout de même rendre grâce à qui-de-droit, du plaisir que nous avons eu à voir défiler devant nos yeux, les paysages chers et familiers de notre Camargue.
Nous rendons cette justice au metteur en scène d’être venu au moins tourner son film à la place même où il devait l’être.
Quelques scènes seulement, celle de la cérémonie, ont été filmées au studio.
Laissant de côté l’intrigue un peu niaise de « Roi de Camargue », nous avons revu avec plaisir tout ce qui touche à la terre natale, la traversée du Rhône par les taureaux, l’abrivado, la chevauchée des gardians, la plaine immense, royaume des manades, l’église des Saintes, l’Amarée, tout cela qu’aucun metteur en scène ne pourra jamais truquer, ni défigurer, tout cela est toujours aussi beau et conserve sa majesté antique même dans un vulgaire film de cinéma.