Ainsi va la vie de la naissance jusqu’à la mort avec ses espoirs, l’ascension vers la gloire et le sommet des honneurs puis l’inexorable cheminement vers le déclin, la fin d’une carrière, le retrait de l’activité, la paisible retraite et... le plus tard possible la disparition.

Pour les taureaux comme pour les humains, l’essentiel est de se retirer ou d’être retiré du devant de la scène au bon moment et avant qu’il ne soit trop tard afin que les souvenirs ne restent que des souvenirs heureux.

 Rousset : Biòu d'Or 81 et 82

Pour Rousset de la manade Cuillé frères on se rappellera donc qu’il a été 2 fois proclamé Biòu d’Or en 1981 et 1982 et qu’il a triomphé 3 fois au Trophée des Impériaux aux Saintes-Maries-de-la-Mer sans oublier qu’il a été Taureau de l’Avenir en 1978 et qu’il a été encore le meilleur au grand concours de manades de la Féria le 26 mai 1985 aux arènes de Nimes devant plus de 15 000 personnes.

Vaillant parmi les vaillants, Rousset a étalé durant toute sa carrière de cocardier une extraordinaire combativité et a maintes fois soulevé l’enthousiasme des spectateurs tant sa générosité aux barrières était admirable.

Né en avril 1974 au Grand Badon d’une jeune vache et d’un étalon d’origine Laurent, Rousset a été marqué du numéro 402 et couru pour la 1ere fois, ternen, emboulé, aux arènes de Fourques où ses fantastiques sauts de barrière jusqu’aux abords des gradins firent grosse impression. C’était de bonne augure et cette vitalité aux planches se confirma dès 1978 en des courses cornes nues à Bellegarde, aux Saintes-Maries et à Générac où il gagna sa première coupe.

 1979 : Taureau de l'Avenir

En 1979, Rousset a 5 ans. Il court au Trophée de l’Avenir et va crescendo jusqu’à cette mémorable course du 17 août à Fourques, premier grand exploit qui le projette à la une de la presse et lui vaut sa qualification pour la finale du 20 octobre à Beaucaire où il est déclaré à l’unanimité Taureau l’Avenir 79 au terme d’une course de toute beauté.

 1980 : Le Trophée des As

Dès 1980, Rousset est alors promu au Trophée des As et il est dès le 8 avril à l’affiche de l’ouverture de la saison taurine aux arènes de Beaucaire avec les as cocardiers de la manade Laurent. Il termine la course en apothéose avec un festival de coups de barrièrre, les honneurs de Carmen et l’ovation du public.
Il récidive le 4 mai à Châteaurenard puis le 8 juin et le 20 juillet à Beaucaire où ses enfermées deviennent de plus en plus pressantes jusqu’à cet autre exploit du août aux arènes des Saintes où, dans un bond prodigieux, il catapulte Christian Chomel contre le burladero du toril et lui déchire le pantalon et le slip en une action de vraiment grande envergure.
Enfin le 14 septembre à Châteaurenard, Rousset reçoit la Coupe du Meilleur Cocardier de la finale du Trophée des Maraîchers.

 1981-1982 : Les Biòu d'Or

En 1981, Rousset a 7 ans, dans la plénitude de ses ressources physiques et mentales tel un valeureux combattant, il court 7 fois à Beaucaire, Châteaurenard, Lunel, les Saintes-Maries et Arles, à la Finale du Trophée des As où il est proclamé Biòu d’Or 1981 sous la grande ovation du public qui le reconnaît grand parmi les grands au terme d’une saison, en tous points remarquable. Le C.T. le Clairon de Beaucaire lui décerne alors le titre de Cocardier d’Or 81.
En 1982, Rousset est donc au sommet de l’affiche. Il court encore 7 fois dans ses pistes de prédilection, gagne brillamment le 15 août le Trophée des Impériaux aux Saintes puis est proclamé pour la 2e fois consécutive Biòu d’Or 82 le 10 octobre aux arènes de Nîmes en hommage à sa toujours généreuse et brillante combativité.

 1983 : la maladie

Ainsi en 1983, Rousset poursuit sa magnifique carrière de grand cocardier mais sa trop grande générosité va le pousser à l’accident et en juin-juillet il va souffrir d’une fracture de la mâchoire inférieure avec perte de dents et grosse infection par abcès purulent.
Malgré de grosses difficultés pour se nourrir, Rousset surmonte bien cette douloureuse épreuve et se retrouve à l’affiche du 15 août aux Saintes-Maries.
Aura-t-il conservé toute sa vitalité ?
Les afeciouna s’interrogent. Mais nouvel exploit de Rousset. Une combativité intacte, de grandes actions aux planches, une fin de course émouvante et 2e Trophée des Impériaux pour le magnifique cocardier du Grand Badon qui parvient encore à fort bien terminer sa saison taurine 83 avec le Souvenir Marius Gardiol gagné le 11 septembre aux arènes de Beaucaire.
En 1984, Rousset est donc toujours à l’affiche à Beaucaire, Châteaurenard, Lunel, Arles et les Saintes-Maries où il gagne pour la 3e fois consécutive le Trophée des Impériaux avec la complicité de son adversaire favori Christian Chomel.

Sur Jacky Siméon

 1985 à Nimes : Coupe de la Féria

En 1985, Rousset ne paraît plus avoir la même vigueur mais dans un sursaut de fierté, il va réaliser un autre grand exploit le 26 mai aux arènes de Nimes, lors du grand concours de manades de la Féria où, en compétition, avec les as cocardiers de Lafont et Laurent, il sera le meilleur et recevra bien légitimement la Coupe de la Féria devant des gradins remplis jusqu’au faîte.

 1987 : Les adieux au public

En 1986, Rousset a 12 ans. Il n’est plus aussi généreux aux barrières mais sait toujours enfermer ses adversaires avec de belles facultés d’anticipation. Il court 5 fois dont encore une belle course à Nimes le 11 mai. Cependant l’heure de la retraite approche.
Ainsi en 1987, après avoir couru honorablement 2 fois le 15 mars à Marsillargues et le 2 mai à Châteaurenard, Rousset fit donc ses adieux à la piste et au public le 16 août au Grau-du-Roi.

Rousset et Camarina de Chauvet ont plusieurs points communs :

  • même numéro : 402
  • tous deux ont été "Taureau de l’Avenir" : Rousset en 1979, Camarina en 2001
  • 1er biòu d’or pour leur manade : en 1980 pour Rousset, 2005 pour Camarina
  • prix Joseph Rossi au trophée des Maraîchers : en 1980 pour le premier, 5 fois pour le second (2003, 4, 5, 6 et 2007)
  • le nom de leur manade commence par un C et leurs marques au feu se ressemblent.
  • l’année 1994 : le premier mourait en février, le second naissait en mars.
    (Simbèu)