<u>{{De bonnes origines}}</u>

Beau taureau de belle prestance et bien armé, Segren a maintenant (novembre 1983 NdR) 12 ans passés.
Il est né dans les prés de Signoret 24 mai 1971 de la vache Magali de pure race Baroncelli et de l’étalon Romarin, fils de Mimosa, la meilleure cocardière qu’ait connu la manade.

Segren a donc de très bonnes origines et lors d’une ferrade, les frères Espelly le baptisent Segren, d’un nom provençal paru dans une ancienne revue en l’honneur de la fanfare d’Uchaud.

 <u>{{Ses premières courses}}</u>

Segren grandit et, à deux ans et demi, il va participer à une capea le 9 septembre 1973 dans des arènes portatives à Montluçon.
Il se montre très combatif et fort brave face à la cape.

En 1974, il retourne dans des arènes démontables le 26 mai à Clermont-Ferrand où il est travaillé par le caballero Roland Durand et fait preuve de beaucoup d’allant et de hargne.
Segren a plus de trois ans et il va être désigné pour la première fois pour une course à la cocarde le 18 août 1974 aux arènes d’Uchaud.
Très volontaire, il étale de réelles qualités face aux tenues blanches et fait honneur à son nom. C’est de bon augure.

En 1975, Segren continue son apprentissage des courses camarguaises et améliore son sens du combat. Fin août à SaintLaurent-d’Aigouze, il fait grosse impression et Jacques Fspelly le choisit pour participer au Trident d’Or en 1976.

 <u>{{Ses premiers succès}}</u>

En 1976 Segren court donc au Trident d’Or et à chacune de ses courses fait honneur à sa devise.
Le 12 juin. il gagne la Coupe de l’A.S.A.C. aux arènes de Beaucaire et le 4 septembre il gagne le Biòu d’Argent à Aramon.
Enfin le 10 octobre, il participe brillamment à la Finale du Trident d’Or à Salin-de-Giraud et devient ainsi un des meilleurs espoirs de la manade Guillierme.

En 1977, il s’aguerrit au Trophée de l’Avenir et il est sélectionné pour la Finale du 9 octobre à Beaucaire où il est classé second, nous dit Jacques Espelly.

 <u>{{La super-royale}}</u>

En 1978 Segren a sept ans et il va alors courir avec la super-royale de la devise azur et or dans les plus grandes arènes méridionales face aux As du crochet.
Toujours très combatif, il ne démérite jamais et riposte vivement aux cites des tenues blanches. Mais petit à petit, il se garde davantage et améliore son sens du combat.

En 1979 Segren court sept fois et c’est à Mouriès qu’il réalise sa meilleure course avec dix coups de barrière, cinq fois Carmen et l’ovation du public.

En 1980, il court huit fois et se montre souvent le meilleur du lot, notamment à Mouriès, Lunel, Fontvieille et surtout au Grau-du-Roi où il gagne brillamment la Coupe du meilleur taureau du Trophée de la Mer.

En 1981 Segren court neuf fois et participe aux plus grands concours de manades. Tout au long de l’année il fait grandement honneur à sa devise, surtout le 6 juillet à Arles où il fait merveille et obtient à l’unanimité le titre de meilleur cocardier de la 50ème Cocarde d’Or.
A Lunel, il bouscule et blesse légèrement Jacky Siméon ; à Fontvieille il est intraitable et à Saint-Martin-de-Crau il reçoit la Coupe du meilleur cocardier de la Finale du Trophée San Juan.
Malheureusement en fin de saison, un mauvais coup de crochet le blesse à l’œil droit et il doit être soigné pendant trois mois mais reste handicapé de la vue.

En 1982 Segren poursuit sa carrière de grand cocardier et dès le début de la saison taurine blesse gravement le raseteur Gérard Barbeyrac à la cuisse sur un extraordinaire coup de barrière aux arènes du Grau-du-Roi.
Il en impose alors de plus en plus aux tenues blanches et cela nuit parfois à son rendement en piste.
Il gagne cependant la Coupe du meilleur cocardier de la Corne d’Or le 23 août à Eyragues puis le titre de meilleur cocardier de la Finale du Trophée de l’Aficion le 17 octobre aux arènes d’Arles.


Segren et Jacky Siméon - Ph Nougaret

 <u>{{1983 : le Biòu d'Or et la consécration}}</u>

En 1983, Segren est toujours là et bien là.
A Mouriès le 4 avril. au Grau-du-Roi le 1er mai, à Lunel le 23 mai, à Nîmes le 5 juin.
Il manqua certes quelque peu d’adversaires mais sa tenue de piste fait merveille et pour Jacques Espelly c’est le " sans faute ".
Alors le 2 juillet à Arles pour la Cocarde d’Or, Segren arrive dans la plénitude de ses moyens physiques et moraux. La lutte est chaude en piste mais Segren a tôt fait de refréner les ardeurs et élargit vite le cercle des tenues blanches. Sa fin de course est remarquable et il regagne le toril sous la grande ovation du public, ovation qui redouble de ferveur et d’enthousiasme quand le micro annonce que le jury vient de lui décerner le titre de meilleur cocardier de cette Cocarde d’Or 83.
Segren va ensuite à Beaucaire, à Pérols, au Grau-du-Roi et à Arles le 9 octobre où il est proclamé BIOU d’OR 83.

C’est la grande consécration d’un grand cocardier à la carrière régulière et exemplaire dans le style " cocardier " au vrai sens du terme pour le plus grand bien de la bouvine et de la manade Guillierme.

Fanfonne Guillierme et stèle de Segren dans les près du Cailar
Ph René Palpant

Aimargues, 1er mars 2020