On le disait novateur, perturbateur, son tempérament dérangeait l’ordre établi ; il voulait changer les règles de la course camarguaise, son esprit.
Il voulait modifier les fondements mêmes de la fédération, y installer son frère président ; les grandes arènes se bousculaient pour réclamer ses services : Nîmes, le Grau du Roi, Lunel, de Sommières à Eyragues on lui demandait conseil.

Les jeunes raseteurs voulaient se placer sous tutelle pour devenir un grand raseteur.
La cité des Augustes lui accorda même le droit de créer une école taurine d’où devaient émerger les futures vedettes.

Un de ces frères rencontra Vidocq ; il fut rangé au rang d’icône.
On ne touche pas les Icones.

Un jour de 15 Août au Grau du Roi, il décidait de mettre de la couleur sur les tenues blanches ; il en limitait même leur nombre en piste.
On entra en conflit, on manifesta.
C’était un véritable coup d’Etat.

Et puis le temps passe, les mentalités changent, les amitiés aussi. On n’hésite pas à déboulonner les statues que l’on a érigé.

Depuis, d’autres écoles taurines ont vu le jour : Vendargues, Fos, Mauguio, Chateaurenard ; de grands noms en sont sortis.

Celui qui se disait novateur n’a rien révolutionné du tout.
Son esprit créatif s’est estompé. Le public n’est plus dupe et boude ses affiches.
Les grandes arènes l’abandonnent aussi ; hier Nîmes et le Grau du Roi, aujourd’hui Lunel.
Même son village natal : Pérols ne lui fait plus confiance.
Reste encore Beaucaire.

Pourtant que reste-t-il du faste des arènes Paul Laurent, où le public se pressait bien avant l’heure aux guichets pour avoir une place ?.

La Palme d’Or 2021 n’a pas déchainé les passions ; la grande vedette du moment : Cadenas n’était pas engagé suite à un différent avec l’organisateur et le piètre spectacle présenté fut loin d’être transcendant.

Après une telle gifle dans le berceau de la course camarguaise, on aurait pu penser que la municipalité se désengagerait de son prestataire mais c’était sans compter sur le premier magistrat de la ville qui continue de lui accorder une confiance totale.

Les différents Clubs Taurins de la ville sont mis à l’écart et n’ont pas droit de parole dans l’organisation de la temporada.
Et bien que le maire Julien Sanchez leur prête une oreille, la plupart d’entres eux n’y croient plus.

Seule l’Association Camarina espère encore pouvoir jouer un rôle dans l’élaboration de la prochaine saison.

Alors est ce la fin de ce renom illustre ?
La famille y croit toujours et entretien la légende sur les réseaux sociaux en diffusant régulièrement des photos des années 70/80.
Sinon restera plus que les souvenirs du temps d’avant et écrire des livres en souhaitant y trouver des lecteurs.