Vous nous manifestez aussi en termes peu voilés, votre mauvaise humeur de ce que Midi-Taurin a publié dernièrement, grâce à l’amabilité de Monsieur le Prince De Broglie-Revel , une reproduction d’un article de ce même « Petit Bleu », où la SPDA en prenait pour son grade, comme nous disions alors que nous étions pioupiou de la défense des libertés.
Nous regrettons que le manque de place nous empêche de reproduire l’article que vous avez bien voulu nous adresser.

Mais, nous vous gardons, en gens courtois, un peu de place pour vous répondre au sujet de cet article.
La magnifique manifestation en faveur des courses de taureaux dans le Midi a fait réponse à vos provocations. Ce n’était pas pas une manifestation pro-espagnole.

Peu nous chaut que les Espagnols résidant en France soient ou ne soient pas contents de l’interdiction ou du maintient des courses de taureaux sur le sol Français ou méridional, ce qui est la même chose jusqu’au jour ou vous aurez démontré que la France finit là ou le Midi commence.
Il ne s’agit pas des Espagnols à satisfaire.
Il s’agit de Français à ne pas brimer, des Français qui sont d’aussi bons Français que vous, aussi doués de sensibilité, de finesse , d’amour des belles choses que vous pouvez l’être, des Français qui ont assez d’indépendance de caractère pour ne pas vouloir passer sous la coupe de vos prétentions et qui n’acceptent pas de leçons de votre part.

Les établissements pavoisés soi-disant aux couleurs de l’Espagne, ainsi que le dit l’article en question, avaient arboré en réalité les couleurs de la Provence, elles sont très semblables, formées du jaune et du rouge, mais la part du jaune de l’emblème Espagnol est très large et seulement encadré par deux bandes rouges, l’emblème de la Provence se compose de bandes alternées jaune et rouge de même largeur.
Cela vous a-t-il échappé volontairement ?

Monsieur le président de la SPDA, la Provence a joué dans l’histoire de notre pays un rôle assez important pour qu’elle ait droit à montrer ses couleurs.

Voilà donc les faits rétablis et pour finir croyez bien que le Midi où l’on aime les gueux et aussi les bêtes, demandez-le à mon chat qui ronronne sur mes genoux cependant que je vous écris, n’a que faire de vos injures comme de vos conseils.