Messieurs,

La société protectrice des animaux fondée en 1877 par Sir Haris, consul d’Angleterre, actuellement sous la présidence d’honneur de Louis Martin sénateur du Var, grand protecteur des êtres faibles, du Baron de Zuylen de Nyevell de Haar, dont le dévouement à la cause si intéressante de nos frères inférieurs est fort connu, et de Mme Hacourt, présidente, proteste énergiquement contre l’idée que l’on nous prête d’autoriser à Cannes des corridas plus ou moins Landaises qui ne seront évidemment que des précédents pour implanter dans notre belle Côte d’Azur des corridas franchement Espagnoles.

A ce sujet, la société croit devoir vous rappeler ce qui à été dit au congrès national de protection des animaux tenu à Paris, du 28 mai au 2 juin 1912.

Toutes les écoles, toutes les lois sont faites pour extirper des hommes la brutalité native pour lui inspirer l’horreur de la violence.
Ces courses sont donc la négation directe de tout système d’éducation et de législation de tous les peuples.

« Nous faisons donc appel à vos hauts sentiments, afin d’éviter à Cannes de pareilles courses qui n’auront qu’un seul résultat, récompenser les pauvres vieux chevaux de toute une vie de travail par de formidables coups de tête donnés par des taureaux rendus furieux par des banderilles à pointes de fer acérées qui leur percent le cou, à exciter la curiosité malsaine du public et mécontenter les catholiques puisque l’église condamne ces courses et toute la colonie étrangère qui a fondé ces temps derniers une Union Protectrice des Animaux à Cannes à la tête de laquelle nous trouvons une dame de grand cœur, Lady Yule et tous les amis des animaux.

La société estime que Cannes , ville du soleil, des fleurs et des manifestations d’art, se doit à elle-même de ne pas introduire de pareils spectacles dans la belle cité.

« Veuillez trouver ici, messieurs, l’expression de nos meilleurs sentiments »

Pour le comité, le secrétaire général