Il existe deux hypothèses quant aux origines de la servante des Saintes Maries :
Soit elle aurait abordé la côte provençale avec ses maîtresses, soeurs de la mère du Christ, soit elle les aurait accueillies.
Dans le premier cas, elle serait d’origine palestinienne, dans l’autre une princesse autochtone.
C’est cette dernière hypothèse qu’a retenue Folco de Baroncelli et que je vous propose. Vraie ou non, elle n’en reste pas moins une très belle légende .

Sara était la fille du grand prêtre du culte de Mithra, d’une tribu celto-ligure, peuple nomade d’Europe centrale qui s’était installé dans cette région marécageuse de notre actuelle Camargue. Vraisemblablement, elle était de couleur sombre sinon noire.
Avertie miraculeusement, elle courut vers la mer pour accueillir les deux Saintes Femmes, Marie Salomé et Marie Jacobé qui avaient abordé là, abandonnées à la mer depuis la Palestine.
S’étant dévêtue, elle étendit sur les vagues sa robe qui permit à la barque d"accoster en ce lieu.
La prêtresse païenne fut baptisée par les deux Maries et elle devint leur compagne et leur servante.
Elle les conduisit au temple païen, de "Ra", où affluaient les grands pèlerinages de sa race. Les Saintes convertirent alors au christianisme les tribus qui erraient aux alentours, chassant taureaux et chevaux sauvages et pêchant à travers les forêts dans les marais et les étangs. Le pèlerinage païen avec Mithra pour Dieu et Sara pour personnage principal se trouve donc à la base de l’actuel culte que les Gitans lui vouent.
C’est la version qu’ils ont retenue et depuis 1935, chaque 24 mai ils effectuent leur célèbre pèlerinage aux Saintes Maries de la Mer.

Baroncelli pensait que les premiers pèlerinages païens des Gitans eurent lieu dans une crypte qui était l’ancien temple (lieu de sacrifices) et où fut bâtie l’église d’aujourd’hui. Ils devaient y venir bien avant la découverte des saintes reliques par le roi René au XVème siècle.

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