L’empresa de Nîmes organisa tout dernièrement une course dite de « bachouchage » , spectacle très populaire.
Il y eut ce jour là, près de cinq mille entrées. Ce n’est pas mal pour un début.

Je pense que si on organise des spectacles où tout le monde peut se mêler, la course libre renaîtra et bien vite.

Le mal vient de l’incompétence des organisateurs.

Les grandes courses avec primes séduisantes doivent être rares. Certes je suis partisan de la sélection des cocardiers, des taureaux qui se gardent, font des courses brillantes, qui sont la gloire d’un manadier. Mais depuis qu’une dizaine de razeteurs professionnels spéculent sur les cocardes , ces courses sont devenues languissantes, ternes.

Je prend à témoin tous ceux qui suivent les grandes courses avec les as.
Que se passe t-il à la meilleure course du moment, celle où se produit le terrible Sanglier ?
Une nuée de razeteurs tombent sur les taureaux qui complètent la course .

Deux ou trois minutes après la sonnerie du clairon la cocarde est enlevée et le spectateurs regardent pendant dix minutes un taureau qui se balade , et les razeteurs qui fument des cigarettes sur la barricade.
Ils sont venus gagner leur journée.
Qu’importe si le spectateur est mécontent.

Le « Sanglier » sort enfin et c’est alors une débauche de frousse. Deux ou trois razets par les nouveaux venus au métier.(2) Et puis c’est tout.
De combien je préfère une bonne course de vaches pour « amateurs », véritable spectacle provençal qui doit être répandu. Alors on reviendra à la plaza pour rire, badiner et s’amuser.
N’est-ce pas le principal but de nos courses ?

La course provençale est avant tout une réjouissance populaire.
On a eu tort de vouloir en faire un spectacle grandiose.

J’ai bien ri à Lunel, le jour où les organisateurs firent défiler, au son de la marche de Carmen, les razeteurs en pantalon et chemise blancs.
Voyez-vous ce paséo ?
Allons, mettons les choses à leur place. Laissons à la corrida, tragédie sublime, sa grandeur, sa magnificence, sa beauté.

Unissons-nous, Provençaux, pour rendre a notre course provençale ses charmes, sa finesse et sa popularité. Je vous dirai dans un prochain article, comment, à mon avis, nous pourrons sauver la course Libres.

TAMARISSO