Ce fut le 23 mai 1813

En 1912, le baron Rolland, préfet du Gard, entreprit de dégager les arènes et d’évacuer les occupants.
Ce plan fut mené à bien et achevé au début de l’année 1813 où les arènes, vidées de leurs habitants, purent reprendre leur destination première.

C’est ce même baron Rolland qui, en 1814, demanda l’autorisation de faire courir des taureaux lors des fêtes et jours fériés, à la suite d’une ordonnance du 7 juin 1814 où Beugnot, directeur général de la police du Royaume, recommandait que l’on veilla à l’observation rigoureuse des dimanches et jours de fêtes.

Dans sa lettre en date du 18 juin 1914 (archives du Gard 9k30) adressée à Beugnot, le préfet écrivait : « Dans le département du Gard et dans tous les départements environnants, suivant un usage immémorial, le peuple se divertit de la course de taureaux… les arènes ayant été évidemment construites pour cet objet, depuis deux ans, elles sont rendues à leur antique destination et tous les dimanches, pendant l’été, 6 à 7.000 spectateurs de tout âge et quelque fois 20 à 25.000 se réunissent dans cette magnifique enceinte  »
Il terminait sa lettre en demandant l’autorisation de faire courir des taureaux l’après-midi des jours fériés comme c’était l’habitude. Elle lui fut accordé le 30 juin (archives du Gard, dossier 6M19)

Dès que l’interdit fut levé, le sieur Branchu François, alors directeur du théâtre et des spectacles à Nîmes, voulut faire courir des taureaux à Beaucaire.
L’autorisation préfectorale lui fut refusée car les installations de fortune qui servaient à ces courses ne pouvaient garantir la sécurité des spectateurs.

Mais, lorsqu’au début de l’année 1913, les arènes de Nîmes furent dégagées, Branchu obtint l’autorisation de donner des courses de taureaux et autres spectacles publics dans ces arènes, en contrepartie, il s’engageait à payer le droit des pauvres et à prendre en charge divers frais de restauration et d’entretien.
Branchu s’associa aussitôt avec Bastide fils et Paulhan fils.

La première course dans les arènes eut lieu le 23 mai 1913, quelques jours avant, 300 affiches furent collées par toute la ville et, le veille et le matin de la course, 14 joueurs de tambourins et de galoubets parcoururent tous les quartiers de la ville.
Les taureaux furent pris à la manade Boissier, au mas d’Anglas, le spectacle comprenait une course au mannequin et plusieurs courses à la cocarde.

8.000 spectateurs permirent à Branchu de réaliser une recette de 5.600 francs pour moins de 2.000 francs de frais ( gros chiffre pour l’époque).

Branchu dut quitter Nîmes pour aller prendre la direction du 36e arrondissement théâtral des Landes et basses Pyrénées, il fut remplacé par le sieur Juclié qui obtint le 23 septembre 1813 le privilège des arènes pour 1814, moyennant un loyer de 12.000 fr et le versement de 20.000fr pour le droit des pauvres.
Les évènements l’obligèrent à partir, à son tour, et il fut remplacé par un autre « entrepreneur » 2.

Les manifestations taurines connurent alors quelques années fastes et le 11 octobre 1814, à 3 heures de l’après-midi, Monsieur frère du Roi, le futur Charles X, lors d’une visite à Nîmes, assistait à une ferrade devant plus de 30.000 personnes.