L’ELEVAGE

Durant cette période, un court mémoire du maire d’Aigues Mortes, Nesme-Desmarets, adressé au préfet, nous donne quelques précisions sur l’élevage du taureau de Camargue 3

« Ces haras dit-il, sont d’un produit considérable pour leur propriétaire, d’abord par la vente à la boucherie des veaux, vaches et bœufs, ensuite par le secours qu’en tire l’agriculture des jeunes taureaux que l’on emploie aux labours ( on doit dire que ce produit était plus conséquent avant la défense des courses de ces animaux)…
Les haras de bœufs sauvages ne sont généralement connus que dans la partie méridionale du département des Bouches du Rhône, du Gard et de l’Hérault »

Il précise également qu’ « il est facile de les nourrir car les marais de Camargue, ceux d’Aigues Mortes et de quelques communes environnantes sont les lieux où ils paissent et qu’ils habitent toute l’année, même dans la saison la plus rigoureuse.
Ils sont ordinairement surveillés par un ou deux gardians ».

La destination première de ces taureaux était d’abord la boucherie, mais les courses devaient être tout de même d’un rapport intéressant pour les éleveurs, puisque leur interdiction fait que le produit devient moins conséquent.

Il peut également paraître surprenant que ces taureaux sauvages aient pu être employés au labour.
Cette pratique est tout de même attestée par D’Elly dans « La Camargue gardianne » 4 et par Hubert Brethaud « Le taureau Camargue et sa course ».