Massive, de plan carré, haute de 16 mètres, elle est édifiée dans le prolongement du pont qui enjambe le Vîstre, une ancienne rivière, détournée en 1778.
Sa construction remonte à celle des remparts d’Aigues-Mortes, à partir de 1272. C’est un poste avancé à 2 km de la ville, dont la fonction militaire était de protéger l’unique voie d’accès à la cité.

Son emplacement stratégique apparaît dès le milieu du XIVème siècle où des actes de 1346 désignent la tour comme la clé du royaume.
Elle était une source de revenus importants, dès 1409, avec une taxe de péage dont le produit devait servir à l’entretien de la chaussée. La tour tirerait son nom du Sieur Carbonnier, premier chargé du recouvrement du droit de péage.
Le péage a été aboli avec la Révolution française.

Propriété d’Aigues-Mortes par décret du 18 avril 1811, la tour est rétrocédée 8 ans plus tard au ministère de la Guerre.
« En 1825, la tour menaçait ruine et il était question de la démolir, alors que le devis de réparation s’élevait à la somme jugée considérable de 98 francs... », note Nicolas Lasserre.
Il faudra toute l’opposition du maire De Nesmes Desmarets pour infléchir la décision. La tour fut restaurée en 1858.

En 1872, la route est partagée de part et d’autre de la tour. Les abords sont dotés en 2009 d’un sentier de découverte, à l’initiative du syndicat mixte pour la protection et la gestion de la Camargue Gardoise (1). Une démarche qui s’inscrit dans le cadre du projet ’’grand site en petite Camargue’’, pour un montant de 131 492 €.

A été classée monument historique en 1889.

(1) Le syndicat associe le conseil général, Aigues-Mortes, Aimargues, Beauvoisin, Le Cailar, Le Grau-du-Roi, Saint-Gilles, Saint-Laurent-d’Aigouze et Vauvert.