Peut être vous êtes vous posé cette question ; pourquoi une tour si loin des rives de la Méditerranée aux Saintes, et bien parce que la mer arrivait au pied de cette propriété et au bord du Rhône dit de St Ferréol.
Cette tour se trouvait sur la rive gauche du Rhône de Saint Ferréol, au nord est de l’étang actuel dit "Vaccarès"

  • C’est le Baron Durrel que nous devons son histoire, cet érudit ayant accumulé une grande quantité d’archives tout au long de sa vie.
    Méjanes était une importante villa qui faisait partie du domaine Comtal au tout début du XII ème siècle. Raymond Béranger et Douce son épouse, engagèrent Raymond des Baux à l’auberge de Méjanes en 1116.
  • La maison des Baux fortifia Méjanes que Gilbert des Baux vendit avec son territoire le 6 avril 1240 à l’ordre du temple, au prix de 43000 sols de raymondin, somme importante pour l’époque, mais il faut dire que la propriété était immense.
  • Gilbert en garda la suzeraineté, pour laquelle son frère Barral fit hommage à l’archevêque le 26 juin 1243
  • Bertrand des Baux, fils de barral, renouvela l’hommage le 12 octobre 1268.
  • Il est a noter qu’à l’origine, le domaine d’agon donné vers le milieu du XIème siècle par la maison des Baux au monastère de Saint Cézaire, était réuni aux terres de Méjanes et ne faisait qu’un avec lui.
    Lorsque le territoire d’Agon et de Méjanes furent démembrés, Henri d’Aiguières conserva la partie orientale avec la tour de Méjanes, environ 600 ha.
  • Puis par divers héritages, cette propriété se retrouva entre les mains du marquis de Lagoy, qui donna son nom aussi a une propriété (1)
  • Pour la simple raison que, en 1508, il a été édité une carte montrant qu’a cette époque le Rhône n’avait pas encore apporté toutes les alluvions que nous connaissons de nos jours. Sur le domaine propriété de Paul Ricard depuis 1939, était la mer, donc l’étang du Vaccarès est une suite logique de l’enfermement, de l’emprisonnement de la mer avec des alluvions du Rhône qui l’ont encerclé.
  • Cette tour ainsi que la propriété ont été marquisat de 1729 à 1786, propriété de Jean-Baptiste Marie de Piquet.

Etymologie vraisemblable du nom de MEJANES

  • Il existait à l’époque de la fondation de Méjanes, dans le delta du Rhône, des bras du fleuve aujourd’hui disparus. un de ces bras dont on à pas perdu la trace dénommé Bras de Montlong, passait à Méjanes et se perdait dans la mer au Grau de Fourcade. Ce Rhône de Saint Férréol est connu dans les textes ancien sous le nom de "médianum" ou de "médien, ce qui se traduit par : le milieu
  • On le trouve même plus tard sous le nom de Méjan. Ce nom s’explique doublement par la géographie puisque, d’une part Saint Férréol était situé à peu près au milieu de la Camargue, pensez qu’a cette époque cette Camargue était bien moins grande sur le sud, en tenant compte du Vaccarès et que, d’autre part, coulait ce Rhône entre le Rhône dit petit et par opposition le grand.
  • De là a dire que Méjanes que nous rencontrons si souvent sous le nom latin de "méjanas" ou encore de "médianas" et ensuite sous celui de "Méjanes" pour enfin devenir ce nom moderne, que ce grand industriel est parvenu a rehausser et a faire connaitre grandement, monsieur Paul Ricard.
  • Il y eu sur cette propriété de 1200 ha des vaches laitières qui produisaient jusqu’à 1000 litres de lait par jour. Mais il fallut se rendre à l’évidence cette culture n’était pas faite pour ces terrains, la salinité mangeait l’herbe, il fallut revenir a la culture du riz, la seule qui permettait de dessaler ou du moins d’empêcher que le sel remonte en surface.
  • Dans les années 80, Pierre Guillot, fermier et régisseur du domaine, reprit la culture du riz. Ce fut un succès qui fut suivi par de très nombreux propriétaires.
  • La famille Guillot a relancé l’élevage du taureau de race Camargue et du cheval, sous le pâtronyme de Manade Paul Ricard.

Dans la cour du mas existe un calvaire, la croix de Méjanes, qui a donné au domaine son emblème et a la manade sa marque à feu.

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