Parmi ces personnalités Pierre Aubanel, venu partager ses souvenirs et rappeler les liens qui unissent les familles Aubanel-Baroncelli et Guillierme.
Pour l’occasion, l’écrivain Robert Faure a réalisé un diaporama allant de la naissance de Fanfonne jusqu’à de nos jours, avec les nombreuses célébrations dédiées à la manadière, notamment chaque premier dimanche de mars où la ville d’Aimargues se pavoise d’azur et d’or en son honneur. Il a été secondé par Michel Falguières, enseignant à la retraite et féru d’histoire, qui a longtemps côtoyé la Grande Dame lorsqu’il était en poste à Aimargues.
Le diaporama a symboliquement débuté par l’appartement du 55 avenue Kléber, dans le 16ème arrondissement à Paris, rapidement suivi du mas de Praviel.

Née en 1895, fille de Frédéric Guillierme et d’Alice Larnac, la petite Fanfonne pratique l’équitation sur un poney dès l’âge de 4 ans. Le public la voit assise à l’arrière de la De Dietrich, l’une des deux seules automobiles du Gard, en 1904, l’année où sa mère décide de s’installer définitivement au mas de Praviel avec tous ses enfants, suite à un incendie qui détruit les locaux de la société de transport de son mari.

En 1906, Alice Guillierme achète la vache Bichette au manadier cailaren Fernand Granon. C’est le point de départ de l’aficion de Fanfonne, qui passe des heures auprès de Bichette.
L’année suivante, les prés du Cailar sont inondés, obligeant le marquis de Baroncelli à transhumer sa manade au mas de Praviel ; la transhumance chez la famille Guillierme se répétera jusqu’en 1918. Ce qui renforce la passion de Fanfonne pour les taureaux et les chevaux camarguais.
Une grande amitié nait entre les familles Guillierme et Baroncelli, à tel point que Fanfonne assure parfois des abrivado pour le Marquis.

Jean Hecht, avec qui Fanfonne est fiancée, est mobilisé pour la guerre de 1914-1918. Il décide de rendre sa parole à sa promise avant de partir défendre la France. Fanfonne, qui n’a jamais cessé de l’aimer, ne se mariera jamais. Une blessure que Robert Faure a évoquée avec beaucoup de pudeur.

Le public a pu découvrir une Fanfonne facétieuse, avec une photo où elle apparait revêtue d’une tenue militaire masculine. Mais aussi en figurante dans le film Mireille réalisé par René Gaveau en 1933, d’après l’œuvre de Frédéric Mistral. Ainsi qu’en militante puisqu’elle participe à la Levée des Tridents de 1921.
En 1944, Jacques Espelly entre à la manade en provenance des Saintes-Maries. Habitué aux tamaris, il est effrayé par la taille des arbres qu’il découvre en Petite Camargue, au point de songer à quitter le mas de Praviel. Il deviendra finalement baile-gardian de la devise azur et or.

Ce fut l’occasion de revoir les deux Biòu d’Or de la manade Guillierme : Galapian (1968), et Segren (1983).
Ainsi que d’autres fameux cocardiers de la Grande Dame : Parigot, Tégel, Tamarisso, Messorgue…
Les chevaux Prince, Pescalune et Cadeau n’ont pas été oubliés.

Robert Faure et André Cœur ont déclamé un poème que chacun à composé en l’honneur de Fanfonne. Avant que Pierre Aubanel, Michel Falguières et Robert Faure n’énumèrent les nombreuses marques d’amitié qui unissent la famille Guillierme et la famille Aubanel-Baroncelli :

  • Pierre Aubanel : « Mon père disait que Fanfonne était une excellente manadière, qui a su bien s’entourer. Il pensait notamment à Jacques Espelly, mais il n’oubliait pas les autres. Lorsque mes parents se sont mariés, Fanfonne était de la noce ».
  • Michel Falguières : « lorsque le goudron est apparu à Aimargues, Fanfonne a déclaré qu’elle ne ferait plus jamais d’abrivado et de bandido. C’est Henri Aubanel qui a maintenu la tradition, et aujourd’hui son fils Pierre qui la perpétue avec la manade Aubanel-Baroncelli ».
  • Robert Faure : « Fanfonne appréciait beaucoup Henri Aubanel, et surtout Riquette qui était sa grande amie. Chaque fois qu’ils l’invitaient, au Cailar ou aux Saintes, elle m’envoyait à acheter des calissons d’Aix, car elle savait que Riquette en raffolait ».

La Coupo Santo, interprété a cappella, a conclu l’après-midi.