L’envahissement progressif des pistes dû au succès et à l’attrait de notre spectacle a vu aussi d’un autre côté une augmentation sensible du nombre de courses ; on pourrait même y ajouter maintenant une augmentation des manades. Tout semblerait ainsi, devoir s’équilibrer.

C’est à voir !

Farfadet - Lafont sur Frédéric Lopez

En 1967, la Commission du Trophée Taurin souvent à tort critiquée, mais qui ne se veut pas non plus l’auteur du bréviaire taurin, s’interrogeait sur les problèmes des crochets et des tourneurs. Elle avait alors émis des vœux, qui devaient être pris en compte par la Fédération.

Le premier était le suivant :

  • La Commission attentive à toutes les suggestions et protestations des aféciounado, s’émeut comme eux de l’emploi par les raseteurs d’un crochet à la fois meurtrier et efficace, à l’origine de blessures aux taureaux et de l’écourtement des courses. Demande aux raseteurs le retour au crochet traditionnel à quatre lames sans barrette, ni dents supplémentaires, qui jusqu’alors, avait permis un travail normal.

Où en est-on ?
A défaut d’acceptation par ces derniers, dit la Commission, propose que les glands soient placés à mi-corne, afin de répondre par une difficulté à une trop grande facilité, et d’éviter ainsi les éventuelles blessures.
Ce placement supposait l’enlèvement de l’attribut à la main, ce qui est loin d’être facile ; car le milieu de la corne n’est pas un appui pour l’homme alors que la base en est un. Cette proposition resta sans lendemain.

  • En ce qui concerne les tourneurs, la suggestion suivante avait été faite :
    Constatant la prolifération excessive des tourneurs, adopte le système du tracé d’une ligne blanche en piste à deux mètres des barrières, au-delà de laquelle ceux-ci seront autorisés à intervenir seulement. Demande que cette mesure soit mise en place par les Directeurs d’Arènes.

Il n’est pas besoin de dire, que cette suggestion est restée bien vite dans la corbeille aux oubliettes.
Elle s’inspirait un peu du cercle instauré en Corrida pour délimiter l’intervention des picadors, et laisser au taureau toute sa charge. Mais elle s’inspirait aussi et surtout du fait que raseteurs et tourneurs ne veulent pas appliquer la charte de la Course Libre* , pourtant adoptée par eux, qui prévoit que pour être tourneur, il faut avoir été au moins 5 ans raseteur.

Si vous regardez en piste, tous ceux qui courent après un taureau dans ses déplacements, qui l’appellent de la voix, frappent dans les mains, jettent du sable sur l’encorné pour attirer son attention, (toutes mesures très taurines) ; vous vous apercevrez qu’il y en a beaucoup, qui ne peuvent justifier d’un palmarès.

Le public est bon enfant : Il crie un peu, puis se tait et la roue tourne.

Un test avait été fait le le mars 1967 par le Club Taurin "L’Abrivado" de Rognonas, avec des taureaux de Fabre-Mailhan : Tous les attributs étaient attachés en laine, et les glands placés à mi-corne. Mais il s’agissait d’un festival avec Soler, Pascal, San Juan, Canto.
L’essai n’est pas allé plus loin. (...)""