Il est des traditions auxquelles on ne saurait faillir, c’est ainsi qu’une très vieille coutume veut que l’Union Taurine Avignonnaise excursionne annuellement aux Saintes et au Cailar, où on l’attend d’ailleurs toujours a plus chaleureux accueil, tant de la part du Marquis Baroncelli, que de celle des dirigeants des clubs taurins de ces deux villes, c’est dons en ce coin de notre belle Provence, pieux pèlerinage de la Bohême, devenu si possible plus populaire aujourd’hui par maints scénarios célèbres projetés à l’écran et où de toute part semblent s’estomper les ombres évocatrices de la douce Mireille et du grand Mistral, que par un dimanche ensoleillé d’avril, l’union taurine effectua sa première sortie de la saison.

Journée délicieusement belle que ne laissait certainement pas espérer l’affreux temps qui la précédait, mais au fait, Phoébus n’est-il pas aficionado et ne l’a-t-il pas maintes fois prouvé ?
Excursionniste nombreux, où dominait la gente féminine, visite de la manade et de la ville, apéritif d’honneur offert par le club Magali et champêtre pique nique où le champagne coula et à l’issue duquel le Marquis toasta le plus aimablement du monde avec ses hôtes, réplique brève, mais forte de Meissonnier, président de la fédération des sociétés taurines et de l’union taurine avignonnaise qui assura tout son concours à la défense des libertés méridionales et du Vaccarès menacé, rien ne manqua a cette manifestation de foi taurine. Une ombre pourtant à ce riant tableau, une malencontreuse chute de cheval en raison d’un terrain glissant et détrempé par les pluies, survenue lors du triage blessa assez sérieusement le Marquis à la jambe, ce qui jeta un froid dans l’assistance et supprima, de ce fait, la partie tauromachique inscrite au programme.

Ce regrettable accident mis à part, succès complet pour les organisateurs de cette belle journée dont chacun gardera le meilleur souvenir et souhait très sincèrement à ce brave Marquis, pour sa prompte et complète guérison.
E.Pradtel

PS : Au dernier moment nous apprenons que le marquis transporté immédiatement à Montpellier, y a reçu les soins du professeur Soubeyran qui a constaté une fracture du péroné de la jambe droite qui l’immobilisera un mois environ.