Je n’ai pas voulu laisser passer cette fin d’année (1984, NdR) sans vous faire souvenir du taureau dont la carrière, pourtant très courte (1949-50 à 1954.55) [1], fut une des meilleures que la course libre ait connues : " Vovo * ".

Certes, j’aime et apprécie ce qu’ont été les Gandar, les Régisseur, Cosaque, Evêque, pour leur grande classe, mais, pour l’avoir suivi pendant quarante courses, je peux dire que le " Vovo " avait un attrait différent.

Il intéressait (en bien ou en mal) tous ceux qui l’ont vu.

Ses coups de barrière, quelquefois il passait au travers des planches (son autopsie révéla une trentaine de fêlures), ses sauts innombrables après l’homme qu’il poursuivait dans la contre-piste, sa méchanceté, sa puissance, sa beauté aussi, lui avaient donné une popularité telle qu’il fit venir énormément de monde dans les arènes.

En quatre saisons, on lui fit faire trente neuf (39) courses.
Et pourtant, il était en même temps sur les vaches.

" Vovo " a fait beaucoup pour la course libre : il l’a rénovée, a amené un public très nombreux (15 à 17 000), plus passionné (on s’est bousculé pour entrer aux arènes) ; il a fait monter le prix des attributs, des primes, de façon impensable avant lui.

Les raseteurs se doivent de s’en souvenir.
Beaucoup de " touristes " sont devenus afeciouna, et n’oublions pas qu’il a laissé une descendance qui, quoi que l’on en dise, a fait beaucoup de bien.
Ne serait-ce que pour la manade Lourent, avec les Gaby, Tigre, Loustic, Aragon, Joujou et... Goya.

[1Vovo :
né le 24 ou 25 décembre 1944
meurt en novembre 1959

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